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40 ans de prison, une vie de combat

Manifestation historique ! 2 000 personnes à Lannemezan pour exiger la libération de Georges Ibrahim Abdallah

La manifestation annuelle de soutien au plus vieux prisonnier politique d’Europe a atteint le chiffre historique de 2 000 participants. Marquée cette année par le génocide dans la bande de Gaza perpétré par Israël et la criminalisation de la solidarité avec la Palestine par le gouvernement, la manifestation d’hier montre à nouveau que la lutte pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah est indissociable de la lutte pour la libération de la Palestine.

Arno Gutri

8 avril

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Manifestation historique ! 2 000 personnes à Lannemezan pour exiger la libération de Georges Ibrahim Abdallah

Ce samedi 6 avril restera une date importante dans l’histoire du combat pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Venus de toute la France, 2 000 manifestants ont convergé vers le centre pénitentiaire de Lannemezan, où le militant communiste libanais et soutien de la libération du peuple palestinien entame sa quarantième année de détention. Un record historique pour cette manifestation qui se tient chaque année depuis treize ans.

Alors que Georges Abdallah a déposé une nouvelle demande de libération le 8 juin dernier - libération que la France s’acharne à lui refuser depuis 1999, son avocat Jean-Louis Chalanset explique l’importance de l’ampleur de la manifestation d’hier : “À partir du moment où il y a un soutien de plus en plus important, c’est évidemment fondamental pour déterminer un rapport de forces par rapport aux éventuelles décisions judiciaires. On attend l’audience qui aura lieu dans quelques semaines, avec un peu d’espérance puisque ça fait 40 ans qu’il est détenu, ce qui en fait le plus vieux prisonnier politique d’Europe.”

Alors qu’Israël poursuit son génocide et affame le peuple palestinien, avec la complicité des puissances impérialistes, qui a déjà fait plus de 33 000 morts, dont 14 000 enfants, et détient prés de 10 000 prisonniers palestiniens dans ses geôles, le large soutien à la libération du militant libanais exprimé hier faisait évidemment écho au mouvement de solidarité international avec le peuple palestinien.

Initialement prévue le 21 octobre dernier, la manifestation avait été menacée d’interdiction jusqu’au dernier moment, victime de la criminalisation de toute forme de soutien à la Palestine par le gouvernement. Malgré la tentative d’interdiction, des centaines de personnes avaient fait le déplacement jusqu’à Lannemezan, démontrant la détermination des manifestants pour faire entendre leur voix. Afin d’exprimer cette solidarité plus largement, la manifestation officielle a été reprogrammée au 6 avril.

Ce samedi, le cortège s’est élancé vers 14 heures du centre-ville en direction de la prison de Lannemezan, aux cris de “Palestine vivra ! Palestine vaincra ! Libérez Georges Abdallah !” ou “Vive la lutte du peuple palestinien !” De nombreuses organisations politiques, syndicales et associatives de toute la France ont appelé à rejoindre cette manifestation, à l’image de 55 organisations rien qu’à Toulouse. Au milieu des drapeaux palestiniens, on pouvait noter ceux de Samidoun, le réseau de solidarité aux prisonniers palestiniens, du Collectif Palestine Vaincra, de l’AFPS, de Révolution Permanente, du NPA, de LFI, du PCF, de la LJR, ou encore la présence du secrétaire générale de l’UD CGT 31 et de l’UD CGT des Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu. Symbole de l’actualité du mouvement de solidarité à la Palestine, le Comité de soutien à la Palestine 31, impulsé depuis l’Université du Mirail et actif depuis des mois sur Toulouse, a réuni un cortège important et dynamique.

Avec plus de 120 militants venus de Paris, Bordeaux, Toulouse et Marseille, le cortège de Révolution Permanente a incarné le visage d’une nouvelle génération anti-impérialiste et révolutionnaire, dans la continuité de leur engagement dans les comités locaux de soutien à la Palestine à travers la France, au sein du collectif Urgence Palestine ou de la campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah.

La manifestation s’est achevée devant les grilles de la prison où est enfermé Georges Abdallah. Les prises de parole ont rappelé l’acharnement de l’Etat français contre le militant communiste et l’indissociable lutte pour la libération de Georges Abdallah de celle du peuple palestinien. Après la lecture d’une lettre écrite par le résistant libanais, qui rappelle la complicité “des puissances impérialistes qui continuent de livrer des armes” à l’Etat sioniste, à l’image de la France, une lettre écrite par Annie Ernaux a montré l’engagement de l’écrivaine aux côtés de “celles et ceux qui revendiquent la libération de Geroges Abdallah depuis années.

Le secrétaire général de l’UD CGT Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu, a fait le lien entre la répression de la solidarité à la Palestine et celle des militants syndicaux qui relèvent la tête face aux attaques antisociales du gouvernement français, quelques semaines après la peine d’un an de prison avec sursis prononcée contre Jean-Paul Delescaut, secrétaire général du l’UD CGT du Nord, accusé d’apologie du terrorisme pour un tract en soutien à la Palestine : « L’un des nôtres est en prison depuis 40 ans pour des faits qu’il n’a pas commis. Dans d’autres proportions, c’est le même tarif que l’on fait payer à celles et ceux qui, dans les entreprises, se lèvent contre les injustices qui sont faites aux travailleurs. C’est la place de la CGT de faire partie de cette campagne. »

Andrée Taurinya, députée France Insoumise de la Loire, a rappelé que Darmanin « qui expulse tout le monde » refuse de signer l’acte d’expulsion du militant communiste, nécessaire à sa libération. La députée a annoncé que la France insoumise va « continuer le combat à l’Assemblée » et est à l’initiative d’une tribune pour demander la libération du prisonnier libanais.

Enfin, Alberta, militante à Révolution Permanente, a démontré l’actualité de la lutte anti-impérialiste : « Il y a une nouvelle génération anti-impérialiste qui est en train de se mobiliser contre le génocide à Gaza et qui reprend les combats de générations comme celle de Georges, qui ont lutté contre les crimes de l’impérialisme en Algérie et au Vietnam. » Elle a inscrit la nécessité de ce combat dans la lutte contre le réarmement en cours des puissances impérialistes derrière lequel se range l’ensemble des organisations institutionnelles : “Ils ont peur de cette génération, parce que leur projet c’est d’envoyer les jeunes au front. Il y a une chose qui est claire pour nous : on ne partage aucun intérêt avec le gouvernement de Macron qui tue les jeunes dans les quartiers populaires, nous fait travailler jusqu’à 64 ans et qui est complice du génocide à Gaza.”


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