Crédits photo : Révolution Permanente – Rassemblement devant le Conseil municipal de Toulouse le vendredi 29 septembre 2023.
Ce vendredi matin, une centaine de grévistes des services publics toulousains se sont réunis devant le Conseil municipal pour dénoncer la casse des services publics. Ainsi, différents secteurs des services publics étaient en grève des ATSEM (agent territorial spécialisé dans les écoles maternelles) aux espaces verts en passant par la culture, pour s’opposer à la réforme « Proxima » qui devrait toucher près de 4 500 agents toulousains. Une réforme qui devrait être mise en place le premier janvier 2024 et projette de déstructurer les services publics toulousains à travers une territorialisation des différents secteurs de travail.
En somme, le projet « Proxima » que veut imposer la mairie consiste à faire un saut dans la libéralisation des services publics toulousain, c’est-à-dire une externalisation des services, mutualisation de postes, restructuration de service et mise en place de « mobilité ». Derrière le terme de « mobilité » et « proximité auprès de la population », la mairie va en réalité, grâce à la mise en place de fiche de poste fourre-tout, utiliser les agents comme des pions modulables.
À travers les fameuses restructurations attendues, les conséquences vont être terribles pour les travailleurs du service public : suppressions de postes, privatisation de postes, reclassement forcé …En tout, ce sont 150 agents qui se retrouveront sans affectation au 1 janvier selon la CGT. Des méthodes terribles qui ont des conséquences psychologiques importantes sur les agents comme l’a révélé l’audit réalisé par MIDI-CITES.
Des conséquences que les agents ont aussi dénoncé ce matin au rassemblement « Cet audit est catastrophique, ce sont 147 pages qui disent que Proxima va dans le mur. Aujourd’hui l’administration ferme les yeux, les élus rigolent et nous, on trinque. Cet audit finit par dire qu’on va droit vers un France-Telecom bis. Tout le monde souffre de cette réorganisation ».
« L’audit qui a été fait sur Proxima conclue qu’on se dirige vers un France Telecom bis ! Tout le monde souffre en silence et pense qu’il est le seul à souffrir ». Les syndicats dénoncent la casse des services de la Métropole. pic.twitter.com/bOGOux3J5c
— Révolution Permanente (@RevPermanente) September 29, 2023
Les conditions de travail ont aussi au cœur des préoccupations exprimées lors des prises de paroles des agents où beaucoup de colère s’est exprimé. Le cas des ATSEM où près de 200 postes ont été, ou vont être supprimé, est un des cas les plus criants sur les conséquences de sous-effectifs et de conditions de travail dégradées avec un rythme de 41 heures par semaine de travail. Une ATSEM raconte au micro de Révolution permanente « Aujourd’hui, on est à un adulte pour 20 enfants. […]. Malgré ça, ils suppriment 16 ATSEM, et à côté, ils ouvrent des écoles maternelles parce que oui, la population augmente sur Toulouse, mais aucun moyen n’est donné pour que ça change ».
« On se retrouve à 1 adulte pour 20 enfants. Ils veulent supprimer 16 postes d’ATSEM. Que le maire vienne voir les écoles ! » Stéphanie, ATSEM en grève. pic.twitter.com/kWlq7p6bQK
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Un rassemblement auquel une partie des organisations de jeunesse à pris part, notamment avec la venue du Poing Levé. Faïna, militante au Poing Levé a exprimé son soutien « On a tout intérêt à lutter contre la casse des services publics à vos côtés, contre la casse de vos conditions de travail et pour de meilleurs salaires, car vos conditions de travail aujourd’hui, ce sont nos conditions de travail de demain ! »
« Nous aussi les étudiants on subit la précarité en cette rentrée catastrophique. Votre combat contre la casse des services publics et pour de meilleurs salaires est aussi le nôtre, et on a besoin de gens comme vous qui relèvent la tête ! » Faïna, militante au @PoingLeveTlse pic.twitter.com/m4Y0AmWMeb
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La reforme « Proxima » décidée par la métropole avec en-tête de liste le maire Jean-Luc Moudenc va donc précariser et casser toujours plus les services publics dans la droite lignée du gouvernement. Alors Stanislas Guérini, le ministre de la Transformation de la Fonction Publique, a prévu une nouvelle attaque d’ampleur contre la Fonction Publique, Moudenc, qui avait été l’un des principaux défenseur de la loi de 2019, se pose aujourd’hui à l’avant-garde de la politique du gouvernement sur la casse du statut de fonctionnaire et la libéralisation des services publics.
Après cette première journée de grève qui a impacté près de la moitié des écoles maternelles toulousaines ainsi que plusieurs bibliothèques, il est important de se poser la question de la suite. C’est dans ce sens que le secteur des bibliothèques après une assemblée générale de la CGT tenu la veille, a appelé lors du rassemblement de ce matin à un débrayage et un rassemblement devant la médiathèque Empalot le 12 octobre. Un appel contre la réforme « Proxima », mais aussi pour la titularisation de tous les contractuels ainsi que l’augmentation des salaires, qui doit être un premier pas pour que d’autres secteurs qui traversent les mêmes problématiques s’en saisissent. Comme le disait Nicolas, responsable CGT de la section des bibliothèques ce matin « On est une cinquantaine de la médiathèque au rassemblement aujourd’hui, ce n’est pas un hasard, c’est lié au fait d’avoir organisé une assemblée générale hier. On pose les jalons pour la suite et on appelle tous les autres service à suivre ».
« On est une cinquantaine de la médiathèque au rassemblement aujourd’hui, ce n’est pas un hasard, c’est lié au fait d’avoir organisé une assemblée générale hier. On pose les jalons pour la suite ». Nicolas, de la section CGT des bibliothèques. pic.twitter.com/s6IoTIFALE
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