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Violences policières

Un homme de 27 ans meurt pendant les révoltes : un tir du RAID responsable ?

A Marseille, un homme est mort en marge des émeutes. Son décès serait dû à des tirs de la police, vraisemblablement de la brigade du Raid. Une enquête du Monde rapporte en outre qu’un jeune homme touché par un tir de LBD en Meurthe-et-Moselle est toujours dans le coma et qu’il ne participait pas aux émeutes.

Antoine Weil

4 juillet 2023

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Un homme de 27 ans meurt pendant les révoltes : un tir du RAID responsable ?

Crédit photo : Dorian M

Un homme tué samedi à Marseille : le Raid responsable ?

Dans la nuit du samedi 1er juillet au dimanche 2 juillet 2023, un homme est décédé alors qu’il se tenait sur son scooter. Le journal Marianne affirme « qu’il n’est pas exclus que ce choc ait été provoqué par un tir de LBD ». Le La Marseillaise rapporte dans le même sens que le parquet a ouvert une information judiciaire pour « coups mortels avec usage ou menace d’une arme suite au décès d’un homme âgé de 27 ans à Marseille dans la nuit du samedi 1er juillet au dimanche 2 juillet 2023 ».

Comme le rapporte le journal phocéen, l’enquête du parquet permet « de retenir comme probable un décès causé par un choc violent au niveau du thorax causé par le tir d’un projectile de « type flash-ball ». De l’aveu même de l’institution judiciaire, il est probable que la mort du jeune homme de 27 ans ait été causé par la police.

Lors de cette nuit de révolte, la police a été particulièrement violente à Marseille, et notamment la brigade anti-terroriste du RAID. Des journalistes de Révolution Permanente présents sur place ont notamment rapporté que des journalistes avaient été braqués alors que le RAID tentait de défoncer des portes d’immeubles, et tiraient sur des jeunes à coup de flashball.

A Marseille cette nuit-là, en plus de l’habituel LBD, le RAID à notamment utilisé des fusils à pompe, chargés de « beanbags » (sac à pois). Une munition particulièrement dangereuse, fréquemment utilisée aux Etats-Unis, et considérée par de nombreux scientifiques et experts médicaux comme une « munition à létalité déguisée » comme l’explique l’économiste Paul Rocher.

Dans ce cadre, de nombreux éléments portent à croire que le tir ayant causé la mort du jeune homme de 27 ans soit de la responsabilité du RAID. Une hypothèse renforcée par l’utilisation de cette munition par la brigade du Raid dans plusieurs villes de France, causant des dégâts graves.

En Meurthe-et-Moselle, un jeune dans le coma depuis vendredi après un tir du Raid

A Strasbourg, un jeune aurait été touché très grièvement par un tir de « gomme cogne » du Raid, affirme Marianne. A Mont-Saint-Martin en Meurthe-et-Moselle, le jeune de 25 ans Aimène Bahouh est plongé dans le coma depuis vendredi.

Après un article l’Est Républicain révélant que suite à l’intervention du RAID « un homme a été grièvement blessé par un lanceur de balles de défense (LBD) […]violemment touché à la tempe par un projectile en caoutchouc. Il aurait été tiré soit par un LBD, soit par un fusil à pompe de calibre 12. », une enquête du Monde publiée ce mardi relate les événements tragiques.

Le jeune homme, placé en soins intensifs, ne participait même pas aux émeutes lorsqu’il a été touché à la tête, mais circulait en voiture pour se rendre à une station-service. Le Monde relate la scène : « Aimène, vitre baissée, rétrograde en seconde. « Je tourne la tête à gauche, j’aperçois des policiers dans le noir, je vois une lampe torche qui nous éclaire et j’entends “poc” », raconte un de ses proches présent, avant de prendre conscience du drame : « Il y a du sang partout, je prends le volant pour éviter le terre-plein devant nous,[…] Aimène est inconscient. Putain, il a pris une balle  ».

Une attaque horrible contre le jeune homme, alors que de l’avis des habitants, le Raid à multiplié les tirs de flashball dans la commune de Mont-Saint-Martin, avec plusieurs personnes touchées et des impacts sur des voitures, toujours selon Le Monde.

Face aux violences du RAID et de la police : exigeons la vérité pour toutes les victimes de la répression et du racisme d’Etat

Les cas du jeune tué à Marseille, et des deux autres grièvement blessés à Strasbourg et Mont-Saint-Martin témoigne de la répression ultra-violente à laquelle la police, et notamment les brigades du RAID, du GIGN, et de la BRI, se sont livrés face aux révoltes. Ces unités, qui étaient déployées en France métropolitaine pour une opération de « maintien de l’ordre » pour la première fois ont profité des mesures d’exception pour se déchainer sur les habitants des quartiers populaires.

Pendant que l’ensemble du champ politique cherche à partir de l’attaque contre le domicile du maire de l’Häy-les-Roses à mener une offensive réactionnaire et à diaboliser les jeunes qui se sont révoltés contre les violences policières, la réalité des agissements policier est occultée.

Concernant les drames de Marseille, Strasbourg et Mont-Saint-Martin, de nombreuses zones floues demeurent et tout porte à croire que l’Etat fera tout pour masquer la réalité des agissements des forces de répression. Aux côtés des familles des victimes, il faut exiger que toute la vérité soit faite, en indépendance d’une Justice qui emprisonne par dizaines les jeunes des quartiers populaires qui se sont levés contre le racisme d’Etat.


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