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Plus jaune que rouge

Censure des réseaux sociaux : Roussel valide et surenchérit sur l’escalade répressive de Macron

Le secrétaire national du Parti communiste français (PCF) était l’invité de France Info ce samedi matin. L’occasion d’en appeler à une nouvelle escalade répressive, notamment à « couper les réseaux sociaux quand c’est chaud » et d'évoquer un « état d’urgence sur les réseaux sociaux ».

Nathan Deas

1er juillet 2023

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Censure des réseaux sociaux : Roussel valide et surenchérit sur l'escalade répressive de Macron

Crédit photo. Capture d’écran France Info

Face à la révolte dans les quartiers populaires suite à l’assassinat de Nahel, le gouvernement n’a pas tardé à lancer une violente offensive répressive, entre mobilisation de la BRI et du RAID, déploiement d’effectifs policiers pléthoriques, censure des réseaux sociaux et traitement judiciaire d’exception. Une rhétorique martiale de « retour au calme » dans laquelle Fabien Rousse, secrétaire national du PCF, n’hésite pas à s’inscrire.

Vendredi, en effet, sur twitter, il déclarait sa « condamnation absolue des violences qui ont eu lieu cette nuit » ajoutant « quand on est de gauche, on défend les services publics, pas leur pillage ». Un discours qui met sur le même plan l’explosion légitime de la colère d’une jeunesse face au racisme policier, la précarité et le manque de tout, et la répression violente d’un gouvernement pour écraser cette dernière, et qui mobilise la défense des « services publics » comme un alibi pour se justifier.

Invité sur FranceInfo ce samedi, Roussel persiste et signe, avant d’en appeler à davantage de répression à l’encontre des émeutiers, regrettant qu’il n’y ait pas de « moyens plus importants pour assurer la sécurité publique ». Dans la droite lignée du gouvernement, le secrétaire du PCF en profite pour reprendre à son compte la campagne réactionnaire du gouvernement en direction des parents de quartiers populaires et déclare : « il y en a beaucoup [des jeunes] qui restent chez eux, des parents qui font attention à ce que leurs enfants restent à la maison. Il y a une minorité aujourd’hui, qui vont s’en prendre à des bâtiments publics, faire des pillages. Et donc il faut faire en sorte de canaliser cette violence et faire en sorte que l’on retrouve l’apaisement ».

Si le secrétaire du PCF finit enfin par se démarquer des secteurs les plus droitiers du régime, en expliquant que recourir à l’état d’urgence serait synonyme d’« échec », c’est pour mieux appeler à un autre « état d’urgence sur les réseaux sociaux ». La veille, Emmanuel Macron avait annoncé « le retrait des contenus les plus sensibles en lien avec les plateformes », évoquant « l’intoxication » aux images comme cause des « violences ». Un argumentaire pour dépolitiser la révolte et une censure que Roussel mobilise à son tour, avant de surenchérir : « à un moment donné il faudra dire, on les coupe [les réseaux sociaux] quand c’est chaud dans le pays ».

Pendant que Fabien Roussel choisit de reprendre à son compte le vocabulaire et les appels à l’ « ordre républicain » du gouvernement pour mieux disqualifier la colère des quartiers populaires, le meurtre de Nahel et les révoltes depuis renvoient au souvenir des émeutes de 2005 et à la possibilité d’une riposte d’ensemble alors que la colère reste vivace dans tout le pays comme en témoignent les nombreuses grèves pour les salaires qui traversent le monde du travail.

Une perspective qui implique d’abord d’exprimer un soutien inconditionnel à la révolte de la jeunesse de quartiers populaires, et ensuite, de ne faire aucune concession à la violence de la surenchère répressive de Macron. Contre le gouvernement et ses alliés de « gauche », il sera crucial en effet de ne pas laisser la colère des quartiers populaires isolée face à la répression et de construire un front large avec l’ensemble des organisations politiques et syndicales face au racisme d’Etat et son autoritarisme.


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