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Communiqué

Condamnation d’un lycéen de Bergson condamné pour rébellion : les parents s’indignent

Lundi 27 novembre 2017 a eu lieu au tribunal pour enfants de Paris le procès de S.K., mineur au moment des faits, jugé pour des faits de rébellion, outrage et violences volontaires, suite à son interpellation musclée devant le lycée Bergson le 24 mars 2016.

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À l’issue de l’audience, S.K. a été condamné à 3 mois de prison avec sursis, 18 mois de mise à l’épreuve et 1 500 € d’amende. Les violences volontaires, en revanche, n’ont pas été retenues. S.K. n’ayant, pour le moment, pas souhaité faire appel de cette décision, ce jugement sera donc définitif passé un délai de 10 jours.

Parents d’élèves mobilisés depuis le premier jour, nous avons reçu avec une infinie tristesse ce jugement qui n’a fait qu’accroître notre sentiment d’injustice. Nous n’avons cessé de diffuser les vidéos qui circulaient sur le net et les témoignages que nous avons recueillis et qui, tous, montraient ou décrivaient une intervention policière violente, de nombreux coups portés sur plusieurs jeunes, quelle que soit leur attitude, et l’arrestation de S.K. par 3 agents des forces de l’ordre littéralement couchés sur lui au moment de son arrestation. Nous n’avons pas le privilège de l’indignation, comme le montrent tous les commentaires qui accompagnent la diffusion des vidéos en ligne.

Par ailleurs, la plainte déposée par S.K. pour des coups portés au cours de sa garde à vue a été classée sans suite par le procureur de la République après enquête de l’IGPN, ce en dépit de témoignages concordants de plusieurs mineurs présents au commissariat lors de son interpellation.

Nous rappelons, une fois encore et sans doute pour la dernière fois concernant S.K., que celui-ci était mineur au moment des faits.

Nous avons beaucoup appris au cours des 20 mois qui nous séparent du 24 mars 2016. Nous avons appris la solidarité, les difficultés de l’action de groupe, les subtilités de la justice française qui restent absconses pour le citoyen éduqué et informé ; nous avons découvert la peur des forces de l’ordre chez les jeunes, la crainte du pouvoir chez certaines populations immigrées et l’ampleur des violences policières, qui n’ont cessé de s’aggraver tout au long du printemps 2016.

Nous apprenons, au soir de ce jugement, qu’il est donc possible qu’un mineur soit jugé pour acte de rébellion simplement parce qu’il s’accroche aux grilles du lycée, qu’il soit frappé et porté KO dans un camion de police, qu’il passe 48 heures en garde à vue et soit relâché sans qu’à aucun moment son responsable légal en soit prévenu, et nous apprenons que ce même mineur, déjà cabossé par la vie à 17 ans à peine, doit désormais s’acquitter de 1 500 euros de dommages et intérêts envers les policiers.

Nous en savons plus, aujourd’hui, sur le fonctionnement de la police et de la justice, mais nous aurions, finalement, préféré ne pas apprendre autant. Nous qui sommes de la génération des parents de ces enfants, qui avons toujours vécu librement et défendu nos droits dans un sentiment de liberté de leur exercice, nous avons découvert que les temps avaient changé. Nous préférions notre innocence d’avant le 24 mars 2016, avant d’apprendre que S.K., malmené par la vie depuis l’enfance, placé en foyer à quinze ans, avait depuis ce 24 mars 2016 fait un séjour long en psychiatrie qui n’est probablement pas sans lien avec ce qu’il a subi ce jour-là.

Un autre policier qui, le 24 mars 2016 et comme d’autres de ses collègues, a commis de nombreuses violences, doit comparaître le 30 mars 2018. Nous serons présents aux côtés de l’élève qui a eu le courage de déposer plainte.

Gwenaël CAU, Stéphanie DURAND, Francisco LEAL, Edwige MILLERY, parents d’élèves


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