Depuis la fin des vacances de la Toussaint et le durcissement des mesures sanitaires décidé par le gouvernement avec notamment, l’instauration d’un confinement allégé, taillé sur mesure pour le Medef, les enseignants et les élèves se mobilisent dans l’éducation. Tout d’abord, c’est la décision du ministre d’annuler les deux heures de concertation entre profs suite à l’assassinat de Samuel Paty qui a causé un premier mouvement de révolte chez les professeurs. Cette révolte s’est aussi combinée avec les incohérences et mensonges du gouvernement concernant le protocole sanitaire tel qu’appliqué dans l’Éducation nationale. Dès la fin des vacances de la Toussaint, le hashtag #BlanquerDemission était déjà apparu sur les réseaux sociaux.
Depuis la rentrée du lundi 3 novembre, la mobilisation se confirme avec des débrayages d’enseignants et des actions de blocages d’établissements avec, dans certains cas, la participation des parents d’élèves. L’objectif de ces mobilisations est principalement d’imposer des mesures sanitaires adéquates, dont certaines avait été promises par le ministre, par exemple le recours à l’enseignement en demi-groupe pour assurer les distances entre élève qu’impose la situation sanitaire.
À Paris, au Lycée Voltaire, alors que la gendarmerie allait intervenir pour débloquer le lycée, les lycéens se sont agenouillés en reproduisant la position dans laquelle les jeunes de Mantes-la-Jolie avaient été mis par la police en 2018 lors du mouvement des Gilets jaunes, montrant ainsi la continuité dans la gestion policière du gouvernement.
Au Lycée Voltaire également les #FDO sont sur place. Les lycéens mobilisés reproduisent le geste de ceux de Mantes-la-Jolie.
Partout la police intervient pour tenter d'étouffer l'autodéfense sanitaire et populaire. pic.twitter.com/kQVh3X6Ybr
— ACTA (@actazone) November 5, 2020
Au lycée Paul Éluard de Saint-Denis en région parisienne, les enseignants, les AED et les élèves ont bloqué ensemble l’établissement avant l’intervention de la police qui n’a pas hésité à faire usage de grenades lacrymogènes et à charger les élèves. De même au lycée Paul Valéry, les policiers ont fait usage de leur gazeuse pour lever le blocage des élèves.
Répression à nouveau aujourd'hui devant le lycée, des grenades lacrymogènes ont été lancées sur les élèves#PaulEluard#BlanquerDemission#blocus https://t.co/ZaVc0CfKZc pic.twitter.com/lp1Y5Cz4v2
— Révolution Permanente (@RevPermanente) November 5, 2020
🔴 SUIVI DE LA MOBILISATION LYCÉENNE 🔴
Pour la 4ème journée consécutive les lycéens se mobilisent contre les conditions de la rentrée scolaire. Nos reporters sont sur place.
Au Lycée Paul Valéry la police est intervenue pour intimider les élèves et a fait usage de gaz lacrymo. pic.twitter.com/mxwrAsbGvk— ACTA (@actazone) November 5, 2020
Toujours au lycée Paul Valéry, les élèves racontent la répression, et la violence de la police, l’humiliation et l’interpellation de cinq lycéens.
Aed, profs et élèves reviennent sur la répression hier à #PaulEluard et les raisons de leur colère
"C'est devenu violent quand la police est arrivé"
"On en peut plus de ces conditions de travail là, le lycée devrait mettre en sécurité les eleves et ce n'est pas le cas"#blocus pic.twitter.com/SR8mNLNbNV
— Révolution Permanente (@RevPermanente) November 5, 2020
La révolte, c’est ce qui domine aussi dans l’ouest. À Nantes, les lycées ont mis en place un blocage impressionnant devant le lycée des Bourdonnières où les élèves ont allumé un feu.
#blocus au lycée des Bourdonnieres à Nantes. Des lycéens bloquent les entrées du lycée depuis 7h. Ils demandent un protocole sanitaire dans les lycées. Les forces de l’ordre viennent d’intervenir pic.twitter.com/6381628sp7
— Yasmine Tigoe (@YTigoe) November 5, 2020
Hier, c’est aussi à Lyon, que la brigade anticriminalité étaient intervenue pour lever le blocage du lycée Saint-Exupéry où un lycéen avait été jeté au sol.
Finalement, à Saint Nazaire, ce sont les lycéens qui ont réussi à faire reculer la police par leur action collective et ainsi à maintenir leur blocage. Cette action massive et impressionnante montre la capacité des lycéens à se mobiliser et à montrer la voie pour une montée en radicalité du mouvement social.
A la cité scolaire de #saintnazaire les élèves se sont révoltés contre les force de l’ordre #blocus #COVID19 #reconfinement2 pic.twitter.com/M8XYAjMODy
— ndo (@ndo83810586) November 5, 2020
Cette répression montre à la fois la crainte du gouvernement face aux risques d’une explosion sociale dans la suite du mouvement des Gilets Jaunes ou de la grève des transports de décembre 2019 et sa détermination à maintenir un confinement qui se résume à l’obligation de travailler. Le mouvement des enseignants et des lycéens est aujourd’hui à l’avant-garde de la mobilisation contre la gestion de la crise du gouvernement.
Vendredi 6 novembre, Révolution Permanente reviendra sur cette semaine de mobilisation dans un live animé par Anasse Kazib sur Facebook. Si vous militez ou êtes témoins de la répression policière sur les lycées, n’hésitez pas à nous envoyer vos témoignages.