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Daesh revendique l’attentat le plus meurtrier en Iran depuis des décennies

L'Iran a été frappé ce mercredi par l'attentat le plus meurtrier de son histoire depuis 1978. Au moins 84 personnes ont été tuées dans une attaque revendiquée par l'État islamique.

Jackson Leniwy

4 janvier

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Daesh revendique l'attentat le plus meurtrier en Iran depuis des décennies

Ce mercredi 3 janvier, deux explosions ont fait au moins 84 morts et plus de 200 blessés, selon le dernier bilan communiqué par les autorités iraniennes. L’attentat le plus meurtrier qu’ait connu le pays depuis l’incendie du Rex à Abadan en 1978 a eu lieu à Kerman, où des milliers de personnes s’étaient rassemblées pour commémorer la mort de Ghassem Soleimani. L’ancien commandant des opérations extérieures des gardiens de la révolution, tué le 2 janvier 2020 par une frappe américaine en Irak, est considéré comme un héros national en Iran, étant le principal architecte de l’écrasement de Daesh en Irak. Deux sacs ont explosé à quelques minutes d’intervalle près de la mosquée Saheb Al-Zaman, où Soleimani est enterré, la deuxième explosion tuant notamment des secouristes venus tenter de sauver des victimes de la première.

Si le régime iranien s’est empressé de pointer du doigt Israël et son allié américain, dans un contexte de fortes tensions régionales depuis le 7 octobre, l’attaque a finalement été revendiquée par l’État islamique, ce jeudi. L’organisation islamiste sunnite a déjà perpétré de nombreux attentats en Iran, à forte majorité chiite, par le passé et a semble-t-il récidivé. Le « califat » autoproclamé, qui tenait une grande partie de la Syrie et de l’Irak en 2014, est fortement affaibli et a perdu l’essentiel de son territoire. Sur Telegram, le groupe djihadiste a affirmé que deux de ses membres ont « activé leur ceinture explosive » au milieu « d’un grand rassemblement d’apostats, près de la tombe de leur leader Ghassem Soleimani hier à Kerman, dans le sud de l’Iran ».

Dans la foulée des attaques, le Guide suprême Ali Khamenei avait promis une « réponse ferme », et le président du pays, Ebrahim Raïssi, s’engagé punir et identifier les responsables. Cet attentat risque de déstabiliser encore un peu plus la région, en proie à une crise majeure avec la guerre à Gaza depuis le 7 octobre. Ces derniers jours, les tensions étaient déjà particulièrement fortes entre l’Iran et Israël, alors que la veille de l’attentat, l’État d’Israël avait assassiné à Beyrouth, au Liban, le numéro deux du bureau politique du Hamas, Saleh Al-Arouri ainsi que six autres membres de l’organisation. Le 25 décembre, l’Iran avait déjà accusé Israël d’avoir tué le général Razi Moussavi, plus haut gradé du corps des gardiens de la révolution en Syrie, avant de promettre des représailles.

Dans le même temps, des frappes américaines contre des milices pro-Iran se multiplient ces dernières semaines, la plus récente ayant eu lieu à Bagdad ce jeudi. Si l’État d’Israël n’est pas lié à l’attentat de Kerman, cette attaque n’en reste pas moins un coup dur pour le régime iranien, alors même que la tombe de Soleimani, déclaré « martyr vivant » avant même sa mort, est considérée comme un lieu à très haute valeur symbolique. Ce jeudi 4 janvier a d’ailleurs été décrété jour de deuil national.

L’Iran, qui a été relativement épargné par les attaques de Daesh ces dernières années, va sans doute répondre fermement à cet attentat, et peut-être rouvrir un nouveau front, alors que les Gardes de la Révolution et leurs proxys de l’« Axe de la Résistance » sont déjà mobilisés dans de multiples conflits dans la région. Le régime des Ayatollahs, par ailleurs en proie à une forte contestation de la part des Iraniens eux-mêmes, notamment depuis les manifestations monstres qui ont suivi l’assassinat de Mahsa Amini en 2022, pourrait connaitre une période d’instabilité accrue. Si l’Iran a connu plusieurs victoires sur le plan extérieur ces dernières années, en Syrie, au Yémen ou en Irak, l’attentat d’hier risque d’exacerber encore un peu plus les contradictions qui le traversent sur le plan intérieur.


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