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Education. Dans le 95, la mobilisation se construit autour du lycée Simone de Beauvoir

Depuis le lundi 26 février, le lycée Simone de Beauvoir de Garges-lès-Gonesse est massivement mobilisé. Au-delà, les enseignants cherchent à élargir leur mobilisation, à travers une grève marchante et l'organisation d'AG de bassin. Une initiative qui fait écho, à plus petite échelle, à la mobilisation autour du « plan d'urgence 93 ».

RP Éducation

2 mars

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Education. Dans le 95, la mobilisation se construit autour du lycée Simone de Beauvoir

Les moyens et la casse de l’éducation au cœur des revendications

Ce lundi 26 février, jour de reprise pour la zone C, pas de rentrée pour 75% des personnels du lycée Simone de Beauvoir qui ont voté la grève. Parmi les mots d’ordre, la dénonciation de la DHG insuffisante (dotation horaire globale qui vise la répartition des heures octroyées par discipline et qui cristallise la diminution des moyens alloués) qui cible tout particulièrement le lycée général et technologique le moins bien doté du 95, la revendication de moyens pour « garantir à nos élèves les mêmes opportunités qu’à tous les autres », ainsi que le plafonnement des classes à 30 élèves, l’ouverture d’un troisième poste de CPE et d’un poste d’infirmier.e à plein temps. Des revendications locales détaillées dans un communiqué publié par l’établissement ce lundi.

Dans leur communiqué, les personnels dénoncent une situation de plus en plus dégradée pour l’éducation et la « maltraitance institutionnelle qui résulte de l’ensemble des contre réformes du gouvernement ». Si les revendications restent locales et concernent les moyens attribués à l’établissement, cette dénonciation qui s’inscrit dans la suite de la mobilisation largement suivie du 1er février et qui montre que la colère des personnels de l’éducation persiste contre les attaques d’ampleur dans l’éducation, portées entre autres par le plan « choc des savoirs » du gouvernement Attal, par les coupes budgétaires récemment annoncées par la ministre Belloubet et plus globalement par l’offensive autoritaire et de mise au pas, engagé depuis la rentrée.

Une mobilisation construite en alliance avec les élèves et leurs parents

Fort de la large mobilisation sur l’établissement, le piquet de lundi a abouti en AG au nouveau vote de la grève, reconduite ce mardi. Les grévistes se sont rendus au rectorat de Versailles pour une action de blocage, accompagnés de collègues d’établissements du secteur (lycée Rimbaud de Garges-lès-Gonesse et collège Bel Air de Franconville) ainsi que des représentants du Snfolc95 et du SNES, et ont finalement été reçus en audience par le cabinet du recteur pour énoncer leurs revendications locales.

Le reste de la semaine a été rythmé par l’organisation d’une opération lycée mort, grâce au soutien des élèves et de leurs parents, ainsi que par l’envoi de délégations dans les établissements voisins afin de faire de leur mobilisation un point d’appui pour construire une dynamique plus large.

Les rencontres inter-établissements sur le 95 : un point d’appui pour construire la mobilisation

A l’appel du lycée Simone de Beauvoir, ce sont deux AG inter-établissements qui se sont réunies successivement mercredi et vendredi, réunissant près de 70 personnes. Celles-ci ont été l’occasion de réunir plusieurs lycées, collèges et écoles primaires, ainsi que des parents d’élèves et d’appeler à une grève lundi prochain, 4 mars, ainsi qu’à rejoindre l’appel à la grève des 7 et 8 mars émanant des personnels mobilisés du 93.

La grève initiée par les personnels de Simone de Beauvoir montre l’exemple d’une mobilisation construite par en bas, à l’initiative des personnels eux-mêmes en collaboration avec les parents et les élèves, premier.e.s concerné.e.s par les plans austéritaires du gouvernement qui précarisent toujours plus les conditions de travail dans l’éducation. Cette initiative fait en ce sens écho à la large mobilisation sur le 93, appelée par les directions syndicales le lundi de la rentrée, dont se sont emparés les établissements via de nombreuses AGs de villes et d’établissements. En ce sens, les personnels en grève appellent dans leur communiqué à imiter la dynamique du 93 en enjoignant à construire des liens entre les établissement du secteur pour s’emparer des revendications et construire une mobilisation plus large : « Nous avons pris connaissance de la mobilisation des personnels du 93 réunis en assemblée interétablissement qui ont reconduit la grève. Ils ont raison. Nous invitons l’ensemble des établissements à se réunir pour lister leur revendication et à nous rejoindre demain à 18h au Lycée Simone de Beauvoir. ». Une dynamique importante qui doit être soutenue et encouragée autant que possible pour unir les revendications et construire un rapport de force, par la grève et l’élargissement de la mobilisation, capable de répondre aux attaques du gouvernement.

Au-delà du rapport de force, se doter de revendications à la hauteur des attaques

Pour construire ce rapport de force, la grève marchante initiée par Simone de Beauvoir est un point d’appui central. Elle démontre en effet la nécessité de l’élargissement, tout en assumant une stratégie de reconduction du mouvement, à l’opposé de la stratégie des grèves perlées qui a épuisé le secteur ces dernières années.

Une initiative d’autant plus importante que les directions syndicales du 95 ne proposent aucun plan de bataille face aux attaques, alors même la colère est profonde dans le secteur, en atteste la dynamique de grève, appuyée sur un regain d’auto-organisation dans le 93. L’appel à rejoindre la grève appelée pour le 7 et le 8 mars dans le 93 témoigne ainsi d’une volonté de construire la mobilisation à une échelle plus large, seule perspective à même d’imposer un rapport de force face au gouvernement.

Dans le même sens, l’’élargissement de la mobilisation ne peut se construire qu’en se dotant de revendications à la hauteur des attaques du gouvernement. Si la question des moyens est centrale dans la dynamique de mobilisation, dans le 93 comme à Simone de Beauvoir, elle s’inscrit dans projet pour l’école porté plus généralement par le gouvernement. Celui-ci est marqué par une sélection toujours plus forte imposée aux élèves, à l’image de la réforme du collège et celle du lycée professionnel qui contribuent toujours plus à construire une école à deux vitesses et à faire des élèves une main d’œuvre bon marché et corvéable pour le patronat, un « tri social » dénoncé durant la grève du 1er février dernier. Cette tendance accompagne par ailleurs d’une militarisation de la jeunesse, à l’image de l’expérimentation de l’uniforme ou encore le SNU, tandis que l’école est pensée comme un pilier de la répression de la jeunesse, suite aux révoltes de l’été dernier. Dénoncer ce projet pour l’école dans son ensemble, qui contribue à anéantir toute perspective d’émancipation, devrait être une préoccupation centrale afin de répondre à la hauteur des attaques qui pleuvent contre la jeunesse lycéenne et le secteur de l’éducation, et construire une alliance avec la jeunesse lycéenne et leurs parents.


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