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Rentrée scolaire 2023

Face à l’inflation galopante, la gratuité des fournitures scolaires s’impose plus que jamais !

Selon une étude menée par l’UFC-Que Choisir pour la rentrée 2023, le prix des fournitures scolaires a augmenté de manière préoccupante : un panier de rentrée vaudra 11,3% de plus qu’à la rentrée dernière. Dans un contexte où l'inflation pèse toujours plus sur les plus précaires, il est urgent de rendre les fournitures scolaires gratuites pour un accès à une école gratuite et ouverte à toutes et tous.

Sophie Martin

30 août 2023

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Face à l'inflation galopante, la gratuité des fournitures scolaires s'impose plus que jamais !

Crédit photo : Licence Creative Commons

Une nouvelle rentrée placée sous le signe de l’inflation

Comme à chaque rentrée scolaire, le coût du panier scolaire des enfants précipite la fin des vacances en faisant office de rappel à l’ordre financier pour les parents. Cette année plus que jamais, les parents doivent faire face à une augmentation considérable du coût du matériel de rentrée. Parmi les articles de première nécessité, le coût du papier est fortement impacté (les copies doubles ont par exemple augmenté de 29%, les cahiers grand format 22% ou encore les stylos plus particulièrement propices à la stigmatisation entre les élèves, 7%). Suivent les articles indispensables comme les équerres, les compas ou encore les calculatrices. En tête des dépenses, le matériel sportif (environ 100 euros par enfant) et artistique (+9%) va concentrer les efforts financiers. Depuis 2020, le coût d’un panier de rentrée a augmenté de 20%.

A titre d’exemple, le panier de rentrée d’un.e collégien.ne pour la rentrée 2023 s’élève à 371 euros au lieu de 358 euros en 2022 (soit plus de 3,63% d’augmentation). De fait, selon l’étude menée par la CSF, confédération syndicale des familles, pour la rentrée à venir, la facture globale pour la scolarité d’un enfant (comptant toutes les dépenses liées à la scolarité, comme par exemple la cantine ou les activités, échelonnées sur l’année) affichera entre 900 et 1700 euros. Une somme plus que considérable dans le contexte d’inflation, rapporté aux salaires moyens des plus précaires qui peinent déjà à assurer les dépenses de première nécessité.

L’ARS, un cache misère dont l’augmentation ne couvre même pas l’inflation

Dans ce contexte, le gouvernement s’est targué d’augmenter l’ARS (allocation de rentrée scolaire) versée à chaque rentrée scolaire aux foyers selon leurs revenus, perçue mercredi 16 août dernier par les familles. C’est cette même allocation qui selon les dires de Blanquer, en 2021 “servirait parfois à payer des écrans plats”. Ce sur quoi Macron avait renchéri de manière moralisante en affirmant qu’il y a “des gens qui font les choses comme il faut, et il y a toujours des gens qui [ne] les font pas comme il le faut et qui n’utilisent pas l’argent [pour ce à quoi il est destiné]”. Une provocation quand on pense aux difficultés qu’ont les familles à garantir une rentrée complète à leurs enfants. Préférant mener une offensive islamophobe sur les abayas, le nouveau ministre Attal a cherché à ne pas faire de vagues sur cette question, affirmant : “Je n’ai jamais compris ces polémiques", a-t-il annoncé en déplacement à la Réunion ce mercredi 16 août, jour du versement de l’allocation, “cette allocation est devenue une forme de minima social”. "Si l’allocation de rentrée scolaire permet de réparer le frigo ou même de réparer la voiture, de payer des factures qui sont en retard, c’est aussi bon pour les enfants. Elle est versée sous condition de ressources à des personnes, à des familles dont on sait qu’elles sont en grande précarité. C’est utile pour la famille donc à la fin pour les enfants.". Une manière de ne pas jeter de l’huile sur le feu de la crise sociale, mais surtout de maintenir en l’état ce cache misère que constitue l’ARS.

L’augmentation de l’ARS s’élève cette année à environ 20 euros par enfant soit 5,6% d’augmentation. Or, cette augmentation date de 2022 (+4%) et n’a en réalité été augmentée en avril dernier que de 1,5%. Les calculs sont vite faits : cette aide est bien loin de compenser l’inflation. De plus, cette allocation ponctuelle est loin de couvrir l’ensemble des frais de scolarité des enfants qui ne s’arrêtent pas aux courses de rentrée mais courent tout au long de l’année. Comme le souligne l’étude de la CSF, "l’ARS ne couvre absolument pas les dépenses liées à la scolarité tout au long de l’année”. L’étude montre bien que le budget de rentrée atteint des sommes parfois affolantes, en proportion des salaires.

Une école vraiment gratuite pour toutes et tous : pour la gratuité des fournitures scolaires !

Malgré les propos du ministre Attal, minima sociaux ou pas, et a fortiori dans le contexte actuel d’une inflation persistante, les inégalités d’accès à une école ouverte et gratuite pour chaque élève ne cessent de se renforcer. A ce titre, les jeunes des quartiers populaires sont une nouvelle fois les plus touchés. En juillet dernier, en réaction à la mort de Nahel, de nombreux centres commerciaux étaient dévalisés pour s’emparer de produits de première nécessité (lait, fromage) faisant ainsi la démonstration d’une paupérisation grandissante par des "pillages" de la faim, détournés et instrumentalisés par les médias. En septembre, c’est cette même jeunesse qui se retrouvera sur les bancs de l’école sans le trousseau scolaire minimal montrant de manière accrue les difficultés grandissantes que subissent les plus précaires.

Dans ce contexte, il est urgent de remettre sur la table l’augmentation des salaires et leur indexation sur l’inflation, qui ne cesse de suivre son cours affolé, et de revendiquer une école qui soit véritablement ouverte à toutes et tous en étant publique et gratuite ! Si certaines municipalités du Nord comme Lille, Lomme ou Hellemmes, ont fait le choix de fournir aux élèves un kit de rentrée, la mesure reste largement insuffisante car elle impose un complément d’achat (cartable, trousse, agenda, matériel sportif et artistique) qui reste difficile à assumer pour les familles précaires, alors même que ce type de fournitures cristallisent les inégalités entre les élèves dans les classes. Une école véritablement publique et ouverte à tous est une école qui fournit à chaque élève le matériel indispensable au bon déroulement de sa scolarité, et ce matériel devrait être gratuit.

Il faut rappeler que dans ce contexte, ce sont les grands patrons capitalistes qui en profitent, sous couvert d’une attention particulière portée au panier des familles. Les grandes enseignes rivalisent d’inventivité pour proposer des dites "ristournes", à l’instar du groupe Leclerc qui dit proposer des paniers à prix coûtant. Pourtant, ce sont ces mêmes enseignes de grande distribution qui ont su profiter allègrement de l’inflation, en gonflant leurs prix et leurs bénéfices qui atteignent des records pour l’année 2022 !. Des profits records qui permettent aux grands monopoles de la grande distribution de diminuer temporairement leurs marges pour gagner des parts de marché. Ne soyons pas dupes, gouvernement et patronat sont main dans la main pour maintenir ce monopole qui permet à la grande distribution de faire des profits faramineux sur le dos des classes populaires.

Le président national de la FCPE, fédération des parents d’élèves, Grégoire Ensel, s’est emparé de la question de la gratuité en demandant au gouvernement la mise en place d’un groupe de travail pour comprendre les raisons de l’inflation et la gratuité des fournitures scolaires affirmant que “La gratuité de l’école publique (est) le projet même de notre projet éducatif. La question de la gratuité des fournitures scolaires, on souhaite à nouveau la mettre sur la table”. Une requête qui ne doit pas rester lettre morte et se masquer derrière des enquêtes remettant toujours à plus tard le moment de payer l’addition.

Face à cette situation qui impose de fait une inégalité croissante d’accès à l’école notamment envers les plus précaires, nouus revendiquons la gratuité des fournitures, de l’éducation et une école ouverte à toutes et tous, tout comme, en cette période d’inflation, l’augmentation des salaires et leur indexation sur l’inflation, seule réponse qui puisse permettre aux travailleur.se.s de faire face à la crise !


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