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Solidarité

Fin de la vidéosurveillance des travailleurs : une première victoire pour les employés des librairies Boulinier

Après trois jours de grève suite au licenciement d’un de leurs collègues, les salarié-e-s des librairies Boulinier ont obtenu la fin de la vidéosurveillance illégale de leur lieu de travail. Une petite victoire contre les pratiques abusives de la direction.

Floé Brique

26 février

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Fin de la vidéosurveillance des travailleurs : une première victoire pour les employés des librairies Boulinier

La semaine dernière, au cœur du quartier latin, les habitué-e-s des librairies et les passant-e-s n’ont pas pu passer à côté : au pied des bureaux de la direction des librairies Boulinier, les banderoles et les drapeaux étaient de sortie. « Solidarité avec les employé-e-s de Bouliner ! » chantaient en chœur les grévistes issu-e-s de plusieurs boutiques et leurs client-e-s venu-e-s en soutien. Après trois jours de mobilisation, les grévistes ont obtenu la fin de la surveillance des salarié-e-s par vidéosurveillance.

La dernière grève de cette petite entreprise familiale de livres d’occasion date de 2015, au cours de laquelle plusieurs employé-e-s s’étaient déjà soulevés face à leur direction pour de meilleures conditions de travail. Derrière l’esprit de « grande famille » qu’entretiennent les patrons de Boulinier, les pressions au rendement sont fortes et les contrats ne dépassent généralement pas le SMIC. L’équipe est principalement composée d’étudiant-e-s et de jeunes travailleur-euse-s, constituant des équipes malléables, avec assez peu d’expérience professionnelle et de liens collectifs.

Mais ce 5 février, alors qu’une de leurs employé-e-s était régulièrement exposée à des comportements sexistes et homophobes de la part de la clientèle, la famille Boulinier a préféré la licencier plutôt que prendre des mesures pour garantir sa sécurité. La plupart des travailleur-euse-s de plusieurs magasins se sont mis en grève en soutien à leur collègue et pour revendiquer de meilleures conditions de travail. Ce licenciement a fait écho aux remarques récurrentes de la direction, recommandant aux employé-e-s de ne pas prendre personnellement les remarques des clients et de ne pas les froisser. Derrière l’image familiale que les patrons cherchent à donner à leur entreprise, se cache donc un management autoritaire et méprisant, basé sur une division violente des employé-e-s.

Les salarié-e-s avaient également dénoncé l’utilisation par leur direction de caméras de sécurité pour les surveiller, une pratique par ailleurs complètement illégale. Alors que la direction voulait les faire taire, les travailleurs et travailleuses de Boulinier ont décidé de répondre collectivement. Témoignant d’attitudes éventuellement manipulatoires et sexistes de la part de leurs supérieurs, ils et elles ont ainsi récolté des centaines de signatures autour d’une pétition de soutien, et ont mis toute leur énergie à faire connaître la situation qu’a vécu leur collègue.

Sur le piquet, la douzaine de grévistes prenaient leurs décisions tou-te-s ensemble, avec le soutien de l’Union locale de la CGT qu’iels avaient sollicité-e-s. Nombreux-ses chaque jour malgré la fatigue, leur détermination leur a permis de tenir bon après de nombreuses séances de négociations que la direction a souvent fait traîner en longueur. C’est que, dans le même temps, les non-grévistes (pour la plupart en temps partiel ou en période d’essai) avaient fait le choix de refuser toutes heures supplémentaires, par respect pour leurs collègues en lutte. Au point où cela a permis de forcer la fermeture de deux magasins, et que deux dirigeantes se retrouvent désormais forcées de faire elles-mêmes l’ouverture de la boutique principale, ce dont elles avaient sûrement perdu l’habitude.

Enfin, il est important de noter que cette grève partage d’importants traits communs avec d’autres luttes dans le milieu de la culture. Elle fait ainsi par exemple écho, par le profil de jeunes travailleur-euse-s précaires et leurs revendications féministes, à la récente grève de la BPI.


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