La semaine dernière, une vidéo est devenue virale, montrant un ancien fonctionnaire de Barack Obama en train d’invectiver et de harceler un vendeur ambulant à New York, l’accusant d’être un terroriste et lui assurant que d’autres enfants palestiniens n’avaient pas encore été tués dans la bande de Gaza. Le fonctionnaire a finalement été arrêté, mais les attaques islamophobes et les attaques contre la communauté arabe se multiplient aux Etats-Unis.
Le dernier épisode en date de ces attaques haineuses s’est déroulé ce week-end à Burlington, dans le Vermont, lorsqu’au moins une personne armée a attaqué trois étudiants qui portaient simplement des keffiehs (foulards palestiniens) et parlaient en arabe dans la rue. Les trois jeunes hommes sont hospitalisés, deux seraient désormais dans un état stable, et le troisième reste dans un état grave note Al Jazeera.
L’American Arab Anti-Discrimination Committee (ADC) explique dans un communiqué que les trois étudiants palestiniens, qui portaient des keffiehs et parlaient arabe, se rendaient à un dîner lorsqu’ils ont été abattus par un tireur non identifié à Burlington. « Après avoir examiné les premières informations fournies, nous avons des raisons de croire que cette fusillade a eu lieu parce que les victimes sont arabes » explique l’ADC.
« Les trois victimes ont survécu à la première fusillade, mais deux d’entre elles sont actuellement en soins intensifs et l’un des étudiants a subi des blessures très graves et critiques. L’étendue des blessures n’est pas connue à ce jour » poursuit le communiqué. Les trois étudiants de 20 ans se prénomment Tahseen Ahmed, étudiant à Trinity College (Connecticut), Kinnan Abdel Hamid, étudiant à Haverford College (Pennsylvanie) et Hisham Awartani, étudiant à l’université Brown (Rhode Island), sont tous trois diplômés de Ramallah Friends School, une école privée située en Cisjordanie.
Le ministère palestinien des affaires étrangères a condamné dimanche la fusillade. L’incident a choqué les universités américaines, où les étudiants palestiniens ont été à l’avant-garde d’une vague de protestations contre le bombardement brutal de Gaza par Israël. Cependant, le lobby pro-Israël a fait pression sur les directions des universités pour qu’elles interdisent les actions des groupes de solidarité avec les Palestiniens sur les campus, en les empêchant d’organiser des réunions et tout type d’action.
Ces pressions ont été exercées sous prétexte que les étudiants qui s’opposent au génocide de l’État israélien, y compris les organisations étudiantes juives américaines qui appellent à un cessez-le-feu immédiat et jouent un rôle actif dans le mouvement, auraient un discours antisémite. Ce discours a été dénoncé comme faux par les organisations étudiantes qui dénoncent la tentative de l’État d’Israël et des autorités universitaires d’assimiler toute forme de critique du génocide israélien à de l’antisémitisme.
Alors que des rapports font état d’une augmentation des incidents antisémites aux États-Unis, les Palestiniens, les Arabes et les musulmans font également les frais d’une campagne de haine, de désinformation et d’agressions physiques au cours des huit dernières semaines, depuis le début des attaques israéliennes.