Après la 15ème journée de grève depuis avril 2014, la justice vient au secours de Lufthansa en déclarant la grève illégale et ouvre le chemin pour que l’entreprise impose sa restructuration aux travailleurs.
Pour essayer de mettre fin à ce bras de fer, le syndicat des pilotes Vereinigung Cockpit avait présenté, en juillet, une proposition de compromis favorable à l’entreprise. En plus de presque 500 millions d’euros d’économies par la réduction des coûts, le syndicat proposait le relèvement de l’âge de retraite de 58 à 60 ans. Néanmoins, ce cadeau de la part du syndicat ne semble pas suffire aux intérêts de l’entreprise. Faisant parti de son plan de restructuration, Lufthansa prévoit un changement dans le système des retraites, à partir de la fin de l’année, qui attacherait la pension finale à la performance de l’entreprise. Ainsi, la retraite fluctuerait en fonction du marché et deviendrait un élément de spéculation en plus.
Avant même la reprise de la grève, ce mardi, le directeur général de l’entreprise allemande avait déjà annoncé : « Nous avons eu 13 grèves et Lufthansa n’a pas changé d’avis. Cet état d’esprit restera également après une 14ème grève ». Mercredi après-midi, lors de la 15ème journée de grève, l’« état d’esprit » de Lufthansa reçoit un coup de main de la part de la justice : le tribunal du travail de Hesse a jugé cette grève illégale, étant donné que les revendications ne concernent pas que les salaires. De cette façon, la justice valide les intérêts de l’entreprise allemande et ouvre le chemin pour que Lufthansa puisse imposer son plan de restructuration, après 18 mois de bras de fer avec ses pilotes.
Le même syndicat qui avait tendu la main à l’entreprise en juillet, n’a pas osé contester la décision du tribunal de Hesse et a appelé tous les pilotes à reprendre le travail à partir d’aujourd’hui. Sans remettre en question cette décision de la part de la justice allemande, le syndicat Vereinigung Cockpit a fini par contribuer, après 18 mois d’affrontement, à la restructuration de l’entreprise. Reste à voir si les travailleurs accepteront une telle décision de la justice et de la direction du syndicat.
