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Colonisation israélienne

Le village symbolique de Khan Al-Ahmar sur le point d’être démoli par les bulldozers israéliens

Les 180 habitants bédouins du village de Khan Al-Ahmar, coincés entre deux colonies israéliennes ont reçu un ultimatum pour détruire eux même leur village. L’ultimatum étant fini, les Palestiniens sont déterminés à résister et à rester sur leur territoire. Alors que des soutiens viennent de partout de Cisjordanie, les bulldozers israéliens sont prêts à intervenir à tout moment.

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70 ans après la Nakba, la catastrophe, l’expulsion de milliers de Palestinien, accompagnée de massacre pour générer la peur, l’Etat israélien a décidé d’expulser les habitants du village de Khan Al-Ahmar et de raser ce dernier.

Aujourd’hui tous les regards sont braqués sur un petit village situé à l’Est de Jérusalem, Khan Al-Ahmar. Après une bataille juridique de plusieurs années perdue d’avance, les 180 villageois ont reçu un ordre du gouvernement israélien afin qu’ils détruisent eux même leur village. Les habitants ont décidé de ne pas exécuter cet ordre et de résister.
Eid Abou Khamis, un porte parole du village a déclaré à l’AFP que « Personne ne partira, il faudra nous expulser par la force ».

Cet ultimatum allait jusqu’au 1er octobre. Quatre jours après, les bulldozers se sont rapprochés du village, les contrôles de l’armée plus fréquents. L’expulsion et la destruction sont imminentes. Face à ça, les Palestiniens affluent de toute la Cisjordanie pour défendre ce petit village. Khan Al-Ahmar est emblématique du sort des villages confrontés à l’occupation et la colonisation de la Cisjordanie.

Il y a actuellement 46 villages menacés de destruction par l’Etat sioniste. Les Palestiniens des villages voisins estiment que bientôt ça sera leur tour si Khan Al-Ahmar est détruit. Interrogé par RFI, Hadil Ziad, étudiante à Jérusalem, s’inquiète : « Ce ne sera jamais le dernier village. Aujourd’hui, c’est Khan el-Ahmar. Demain, c’est peut-être mon village. Les attaques israéliennes sur les Palestiniens qui vivent en Palestine ne cesseront jamais ».

Khan Al-Ahmar : village stratégique

La particularité du village de Khan Al-Ahmar est sa situation géographique. La volonté de l’Etat israélien de le raser en dit long sur la politique israélienne de colonisation. La quasi-totalité des villages palestiniens construits dans la zone C ne sont pas reconnus par l’Etat israélien. La plupart construits après des expulsions forcées n’ont jamais pu avoir de permis de construire systématiquement refusé par les autorités sionistes. Les israéliens retournent ce fait pour justifier les expulsions expliquant que les habitations sont illégales.

Avec le village de Khan Al-Ahmar ont comprend pourquoi l’Etat israélien agit ainsi. Situé à l’Est de Jérusalem et coincé entre deux colonies israéliennes, ce petit hameau est à un point stratégique, comme l’explique Brian Reeves, directeur du développement et des relations extérieures de l’ONG israélienne Peace Now, au journal La Croix, « Khan al Ahmar a une spécificité, qui tient à sa localisation, le long de l’autoroute numéro 1. Cette autoroute coupe la Cisjordanie en deux et se connecte avec une autre autoroute, la numéro 90, qui va du nord au sud de la Cisjordanie. C’est donc une route stratégique. Aussi, cette démolition fait partie d’un plan pour empêcher que les Palestiniens puissent revendiquer davantage de territoire en Cisjordanie et pour barrer la route à la création d’un État palestinien viable. Pour cela, le meilleur moyen, c’est de couper la Cisjordanie en deux ». Et cela permettrait à l’Etat israélien de contrôler l’entièreté du territoire entre Jérusalem et la Mer Morte.

Les Palestiniens ne s’y trompent pas. Ce lundi, il y a eu une grève extrêmement suivie en Palestine contre la loi Etat Nation mais la défense de Khan Al-Ahmar a été l’une des raisons associée à cette grève. La destruction du village n’est que la suite logique de la politique de colonisation et d’apartheid de l’Etat israélien.

C’est pourquoi le village de Khan Al-Ahmar est un symbole à défendre pour les Palestiniens. Il faudra s’attendre à une forte répression de l’Etat israélien. Et ce ne sont pas les motions votées par les Pays européens ou par l’ONU qui vont y changer grand-chose. Comme l’explique à RFI, Abdallah Bahish, jeune infirmier, « Si les gens viennent ici en nombre, peut-être qu’on pourra éviter que l’occupation ne détruisent ce lieu. L’union fait la force » car le sort des habitants de Khan Al-Ahmar pourrait être celui de n’importe quel Palestinien.


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