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International

Macron en Cisjordanie. Des manifestants dénoncent la complicité française avec Israël

A l’occasion de la visite du chef d’État français en Cisjordanie mardi, des manifestants se sont rassemblés à Ramallah pour dénoncer la politique de soutien de la France à Israël, en plein massacre des Gazaouis.

Jyhane Kedaz

25 octobre 2023

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Macron en Cisjordanie. Des manifestants dénoncent la complicité française avec Israël

Crédits photo : International Solidarity Movement Palestine->https://twitter.com/ISMPalestine/status/1716909696362189273/photo/2]

Des portraits d’Emmanuel Macron brûlés et jetés au sol, sous l’œil de manifestants brandissant des pancartes dénonçant les massacres en cours dans la bande de Gaza. Mardi 24 octobre, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées à Ramallah en Cisjordanie, à l’occasion de la visite du président français, venu rencontrer le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, selon plusieurs médias présents sur place. En effet, Emmanuel Macron effectue actuellement une tournée dans la région, frappée par le conflit israélo-palestinien. Mardi, il s’est rendu en Israël puis en Cisjordanie, avant une escale en Jordanie et en Égypte, mercredi 25 octobre.

Sur la place Al-Manara, au centre de Ramallah, les manifestants brandissant des drapeaux palestiniens ont ainsi dénoncé la visite du président français et ses « positions partiales à l’égard d’Israël dans sa guerre dans la bande de Gaza », a rapporté l’agence de presse turque Anadolu. Sur place, Nicolas Rouger, correspondant de TF1 et LCI évoque également un « deux poids-deux mesures de la politique française » dénoncé par les manifestants.

Quelques heures plus tôt, Emmanuel Macron avait en effet réaffirmé le soutien inconditionnel de la France lors d’une visite auprès du gouvernement israélien, allant même jusqu’à faire la proposition d’une « coalition internationale » contre le terrorisme, à l’image de celle qui a combattu Daesh en Syrie et en Irak depuis 2014. Un partenariat qui pourrait impliquer, comme dans le passé, la formation de troupes, « le partage d’information entre partenaires, la lutte contre le financement du terrorisme », a notamment précisé l’Élysée.

Une proposition qui, bien qu’ayant peu de chances d’aboutir, traduit la surenchère impérialiste dans le soutien à Israël, en plein massacre à Gaza. Cette suggestion a d’ailleurs surpris, le cabinet d’Emmanuel Macron ayant annoncé la veille que le président se rendrait dans la région pour demander « un cessez-le-feu » et « une trêve humanitaire », sujets finalement balayés par le chef d’État alors que la population meurtrie de Gaza, sous blocus, n’a toujours pas accès au minimum vital.

La manifestation, organisée quelques heures avant la visite d’Emmanuel Macron à Mahmoud Abbas, visait à dénoncer« l’hypocrisie » d’une telle rencontre. Le chef de l’Autorité palestinienne, qui n’a d’ailleurs pas convoqué d’élection depuis plusieurs années, est en effettotalement décrédibilisé, et vu comme une courroie de transmission cisjordanienne de la politique coloniale menée par Israël avec l’appui des gouvernements occidentaux. « 78% de la population ne veut plus de lui », et « les gens le disent de plus en plus librement », note à ce titre Nicolas Rouger. Cependant, les gouvernements occidentaux, qui cherchent un interlocuteur palestinien alternatif au Hamas, tentent de s’appuyer sur cette autorité palestinienne moribonde.

Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux du International Solidarity Movement Palestine, les manifestants rassemblés ont également réclamé la libération de Georges Ibrahim Abdallah, militant libanais pro-palestinien et plus vieux prisonnier politique français. Emprisonné depuis 40 ans, il est libérable depuis 24 ans mais est maintenu enfermé à la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), où se tient chaque année une manifestation de solidarité. Cette année, la démonstration de rue a été interdite puis autorisée seulement 30 minutes avant l’appel officiel par la préfecture, dans la foulée de la répression des rassemblements pro-palestiniens.

Au cours des derniers jours, les frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont fait plus de 700 morts, élevant le bilan côté palestinien à 6546 morts, dont 2704 enfants, selon les autorités locales. Du côté de la Cisjordanie, les attaques de colons contre les Palestiniens, les actes de tortures et d’humiliation se sont multipliés ces derniers jours. Un véritable massacre orchestré par l’État d’Israël, contre lequel il y a urgence à organiser un grand mouvement de solidarité avec la cause palestinienne, en France et à l’international.


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