Crédit Photo : Révolution Permanente
Alors que les raffineurs d’ExxonMobil et de Total ont reconduit le mouvement ce lundi et entament donc respectivement leur quatrième et troisième semaine de grève, des rassemblements de soutien étaient appelés ce mardi devant les différents sites en grève. L’enjeu était de répondre à l’opération de bashing entreprise par le gouvernement, qui cherche à diriger l’opinion publique contre les grévistes et à justifier des mesures de réquisition. Une menace mise à exécution par Elisabeth Borne ce mardi après-midi en direct de l’Assemblée nationale, où la Première Ministre a lancé une procédure de réquisition des personnels chez Esso-ExxonMobil.
Près de Marseille, les grévistes du site ExxonMobil de Fos-sur-mer et ceux de la bioraffinerie Total de La Mède se sont rejoints sur leurs piquets respectifs. Un geste fort pour exprimer que la solidarité entre les grévistes des deux géants de la pétrochimie est la meilleure arme face au patronat et au gouvernement. « On est présents en tant que salariés d’ExxonMobil pour soutenir les salariés de Total, de la même manière qu’ils sont venus nous soutenir ce matin » pouvait-on entendre sur le piquet.
Le rassemblement de soutien de la raffinerie ExxonMobil de Fos-sur-Mer a rejoint celui du site Total La Mède. « On est présents en tant que salariés d'ExxonMobil pour soutenir les salariés de Total, de la même manière qu'ils sont venus nous soutenir ce matin. »#penuriecarburant pic.twitter.com/ALz4bZRZbR
— Révolution Permanente (@RevPermanente) October 11, 2022
En effet, pour les salariés des deux entreprises le combat est le même : il s’agit d’exiger d’entreprises multimilliardaires des augmentations de salaires supérieures au taux d’inflation pour ne pas perdre de salaire réel. Pour obtenir satisfaction, l’unité des grévistes par la base est un enjeu central au moment où le gouvernement et le patronat tendent le piège des négociations par entreprise.
Plus largement, cette journée d’action commune visait aussi à poser la nécessité de l’extension du mouvement et pas seulement dans le secteur de la pétrochimie : « J’invite tous ceux qui sont dans une situation difficile à venir nous rejoindre et qu’on soit tous ensemble pour faire un mouvement de masse. », appelait Fabien Fargier, secrétaire du CSE de Esso Fos-sur-mer, au micro de Révolution Permanente. Loin des salons feutrés où le gouvernement voudrait négocier la fin du mouvement avec l’ensemble des directions syndicales, c’est la convergence entre les différents secteurs qui devrait être à l’ordre du jour, comme l’a souligné Nicolas Casoni, délégué syndical de la centrale thermique de Gardanne venu soutenir les grévistes du site Total de La Mède : « L’impact de leur grève montre bien la convergence qu’il pourrait y avoir entre l’ensemble des activités. [...] On a besoin de faire converger nos luttes, d’être ensemble et d’être solidaires dans l’ensemble de nos luttes ».
« J’invite tous ceux qui sont dans une situation difficile à venir nous rejoindre et qu’on soit tous ensemble pour faire un mouvement de masse. » Fabien Fargier, secrétaire du CSE de Esso Fos-sur-mer. pic.twitter.com/TKayUMBVrp
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Une nécessité plus que jamais d’actualité face à la déclaration de guerre du gouvernement contre les grévistes d’Exxon. Cette journée d’action commune en appelle d’autres. Il y a urgence à ce que le mouvement ouvrier se solidarise des raffineurs et suive la voie ouverte par les grévistes de la pétrochimie, pour le droit de grève... et pour les salaires.
