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Démontage de la chaîne C4/DS4

Massacre des emplois à PSA Mulhouse. 450 intérimaires licenciés.

Vincent Duse Lors du dernier comité d’établissement du site de Mulhouse, la direction a annoncé le licenciement entre juin et juillet de 450 intérimaires. Ces nouvelles suppressions d’emplois font suite à la décision de la direction, le 15 juin 2015, de faire passer le site en mono-flux. L’objectif, pour PSA, dans la droite lignée du nouveau contrat antisocial, est de produire sur une seule ligne 3 modèles, C4 et DS4, 2008, et ce quel qu'en soit le prix pour les travailleurs.

1er juin 2015

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Postes de travail surchargés et baisse des effectifs constants

Avec plus de 860 intérimaires et 34 CDD, ce qui se développe à PSA Mulhouse, comme sur les autres sites du groupe, c’est bien la précarité. La stratégie du groupe PSA est bien de faire planer la non-reconduction des contrats précaires, pour mieux faire passer ses politiques de baisses de salaires, d’horaires ultra flexibles, de travail les jours fériés, des samedis à la pelle et de dimanche obligatoire pour l’équipe de nuit, sans compter les over-times quasi quotidiens.

Le 29 mai, la 300000ème Peugeot 2008 est sortie des lignes de production. Toute une flopée de journalistes ont relayé l’événement, ainsi que la construction d’une nouvelle ligne de montage, mais pas un mot sur les 450 intérimaires virés, les 728 départs l’année dernière –dans le cadre du plan de suppressions d’emplois– et les 200 départs en 2015.

PSA Mulhouse, une machine à fabriquer des chômeurs et des handicapés

Le massacre des emplois en CDI a pour conséquences de faire trimer toujours d’avantage ceux qui restent. La stratégie est alors de combler les CDI supprimés par des contrats précaires de travailleurs corvéables à merci, subissant non seulement la pression de la non-reconduction de leur contrat, mais aussi une hausse constante de la productivité et des conditions de travail en dégradation, qui causent des troubles musculo-squelettiques dus au travail répétitif aussi bien pour les anciens que pour les plus jeunes. Ainsi, deux mois d’exposition aux cadences infernales suffisent à être détruits pour des années.

Mais pour PSA, ce n’est qu’une façon de plus pour augmenter la productivité et « rétablir » sa compétitivité. Ceux qui ne peuvent plus tenir leur poste, ceux qui tombent trop souvent malades sont mis en fin de mission. Leurs salaires de base est dérisoire, 1100 euros sans heures supplémentaires. Les conditions de travail sont telles que certains précaires en fin de mission en sont à se dire contents de « quitter la prison ». Même si le désir d’avoir un emploi en CDI est leur première demande, les conditions d’exploitation sont telles qu’arrêter de travailler à la chaîne quelque temps est bien pris.

Le démontage de la ligne C4/DS4, un massacre des emplois mais aussi de notre santé

L’enjeu est de taille, puisque envoyer 450 intérimaires à Pôle emploi sans perspective de trouver un autre emploi est criminel, sauf à arracher une autre mission chez Peugeot. Mais avec une ligne de montage en moins, cela risque fort de devenir de plus en plus difficile. Les conditions de travail vont engendrer des travailleurs handicapés, que PSA cherchera à licencier s’ils ne sont plus exploitables.

Développer une vraie politique ouvrière envers les précaires dans les usines

Unir les embauchés et les précaires, n’est pas juste nécessaire, cela est indispensable pour faire barrage aux attaques du groupe PSA. Alors que le travail précaire devient la nouvelle « norme » d’embauche, il faut aujourd’hui repenser nos politiques pour organiser les précaires, y compris syndicalement, d’autant plus que leurs salaires sont les plus bas, qu’ils sont victimes de tous les maux dans les usines, et peuvent être licenciés très facilement. Le patronat l’a bien compris et PSA en particulier, la division entre précaires et embauché est bien présente. Et pourtant, si nous voulons mener une lutte contre le patron, aucune lutte ne pourra, sans la masse des précaires, être massive et faire plier le groupe PSA dans ses usines.

Les intérimaires sont nos enfants, et on ne touche pas à nos enfants.

Non au licenciement des intérimaires, ils sont ici, ils restent ici.

31/05/2015.


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