Si ce sont aujourd’hui les raffineurs d’Exxon et de Total qui concentrent l’attention, la grève actuelle touche également trois des principales filiales françaises du groupe Total Energies. Outre Saft (batteries) et Argedis, dont les travailleurs des stations essence se sont mis en grève ce lundi, le mouvement est notamment suivi à Hutchinson. Dans cette entreprise de transformation du caoutchouc détenue à 100% par Total, un nombre important d’usines a rejoint la mobilisation à l’appel de la coordination CGT Total. Mardi 11 octobre, des travailleurs Hutchinson des Côtes-d’Armor, de Sarthe et de Maine-et-Loire ont fait le déplacement pour soutenir les raffineurs de Gravenchon.
Travailleur du Joint Français et délégué syndical du site Hutchinson de Saint-Brieuc, Bruno a détaillé leurs revendications au micro de Révolution Permanente. Il rappelle que, pour les travailleurs des filiales de Total, invisibilisés, les salaires demeurent extrêmement faibles - et ce malgré les maigres concessions obtenues suite au mouvement des « Vendredi de la colère » initié fin 2021. Proches du SMIC, souvent si faibles qu’ils doivent être complétés par la prime d’activité, les salaires demeurent actuellement la priorité des revendications des grévistes.
Néanmoins, Bruno souligne l’importance de revendications extra-salariales et de la nécessité de revoir les conditions de pénibilité, dans ces métiers où le corps est souvent abîmé bien avant l’âge de la retraite. « Si les salaires étaient indexés sur l’inflation, on n’aurait pas besoin de se battre tous les ans pour essayer de maintenir un peu notre pouvoir d’achat, et on pourrait penser aux conditions de travail. »
Bruno appelle désormais à étendre la grève aux autres secteurs de l’économie, et notamment à la fonction publique. « On a besoin de se battre et on a besoin d’être reconnus à notre juste valeur. Il y en a marre que les profits soient distribués à 1% de la population mondiale. C’est plus possible de vivre comme ça, il y en a marre du capitalisme à outrance. A un moment ou à un autre il faut que l’argent soit redistribué pour que chaque citoyen soit en capacité de vivre correctement »
