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Palestine

« Say their names » : derrière les chiffres, montrer les visages et les noms des 10 000 morts à Gaza

L’offensive génocidaire d'Israël sur la bande de Gaza a tué plus de 10 000 femmes, hommes et enfants. De nombreuses initiatives émergent pour faire entendre leurs noms et leurs voix.

Alberta Nur

7 novembre 2023

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« Say their names » : derrière les chiffres, montrer les visages et les noms des 10 000 morts à Gaza

Lorsqu’on allume sa télé ou son poste de radio, on assiste à un traitement abject et raciste de la guerre en Palestine. Dans la droite lignée du ministre de la défense israélien, Yoav Galant, qui compare les Palestiniens à des « animaux humains », les réactionnaires en tout genre défilent sur les chaînes pour légitimer les crimes de l’Etat d’Israël. Caroline Fourest déclarait ainsi sur BFMTV : « On ne peut pas comparer le fait d’avoir tué des enfants délibérément en attaquant, comme le fait le Hamas, et le fait de tuer des enfants involontairement en se défendant, comme le fait Israël ». Un exemple parmi d’autres du discours qui vise à déshumaniser les Palestiniens. Pour les puissances impérialistes, il y a les bonnes victimes et les gens qu’on laisse mourir en silence. Tout le monde n’a pas le droit à l’illumination de la Tour Eiffel.

Pourtant, même s’ils veulent nous le faire oublier, il y a derrière les chiffres 10 000 prénoms, 10 000 visages et 10 000 histoires. L’initiative « Gazavisages » se donne pour but de mettre un visage sur les victimes palestiniennes et de rendre hommage à celles et ceux qui ont été tués par l’Etat d’Israël. Dans les manifestations en solidarité avec la Palestine, des pancartes qui montrent les visages de Palestiniens fleurissent. On y voit les visages d’Awni Adel El Dous, qui a été tué le 8 octobre. Il avait 12 ans et la tête pleine de rêve. Il voulait être Youtubeur et il animait déjà une chaîne YouTube où il jouait aux jeux vidéo..

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On peut aussi apercevoir des dessins de Heba Zagout, 39 ans, tuée le 13 octobre avec ses deux enfants. Sur son compte Instagram, Heba Zagout partageait ces peintures quotidiennement. Et puis un jour, plus rien, et on apprend qu’une frappe Israélienne l’a tuée. A l’image d’un peuple qui n’a jamais cessé de lutter contre la colonisation de l’Etat d’Israël, Heba peignait inlassablement le quotidien et les rêves des Palestiniens. Couleurs vives, colombes, portraits de Jérusalem, des femmes palestiniennes arborent ces toiles, qui avaient pour but de visibiliser les conditions d’occupation en Palestine. L’artiste expliquait dans une interview « A travers l’art, je veux montrer au monde les visages de la cause et de l’identité palestinienne […] Quand je peins, j’essaie de montrer les expressions négatives et les tensions qui parcourent les habitants de Gaza.. »

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L’état d’Israël a également tué Hiba Abu ana, écrivaine et militante pour les droits des femmes en Palestine. Connue pour son ouvrage L’oxygène n’est pas pour les morts, pour lequel elle a remporté le prix Shajrah de la créativité, elle écrivait pour dénoncer les conditions de vie des Palestiniens. Son dernier poème, publié sur les réseaux sociaux la veille de son décès décrit ainsi « La nuit dans la ville est obscure, hormis la lumière des missiles. ».

Lire aussi : « Pourquoi Israël a tué mon fils ? »

« Si je meurs, il faut qu’ils sachent que nous sommes satisfaits et fermes : dites au monde, en notre nom, que nous sommes des personnes justes, du côté de la vérité » écrivait Hiba Abu Ana. Si les gouvernements impérialistes et les médias voulaient que les Palestiniens meurent en silence, écrivons et partageons leurs histoires. Et comme Bassem Youssef, on peut se demander : « Quel est le taux de change, aujourd’hui, pour les vies humaines ? » et continuer à manifester jusqu’à ce que ce que le massacre cesse.


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