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Crise économique

Stelia Aerospace : pas de licenciements… mais 704 suppressions de postes !

Pas de licenciements, mais une saignée en suppression d’emplois. Chez Stelia Aerospace, l’objectif des 704 suppressions de postes a été atteint, au terme de négociations source de précarisation pour les travailleurs et de détérioration des conditions de travail.

Alex Ludo

29 janvier 2021

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Particulièrement impacté par la crise économique qu’a fait exploser le COVID 19, le secteur de la production aéronautique a connu un lourd ralentissement productif faute de commande des compagnies aériennes. Dans ce contexte, les patrons des grands groupes dont Airbus ou ses filiales comme Stelia ici, avaient annoncé des milliers de licenciements pendant que des milliards issus du plan de relance leur étaient alloués.

A Stelia 704 emplois étaient menacés sur les différents sites (290 à Méaulte, 201 à Saint-Nazaire, 95 à Rochefort, 82 à Mérignac et 36 à Toulouse). Cependant Cédric Gautier, le président de Stelia Aerospace s’est réjoui en milieu de semaine d’un PSE qui a abouti sans aucun licenciement. Mais derrière cet effet d’annonces, les travailleurs ne sont pas moins lésés puisque même sans licenciements “secs” il s’agit d’emplois supprimés.

Ce n’est pas tout, elle a récemment mis en place le dispositif APLD, l’activité partielle longue durée. Il s’agit d’un chômage partiel à long terme dont le but serait de garder le savoir-faire tout en s’adaptant à la baisse d’activité. En réalité ce dispositif revient à subventionner les actionnaires pour ne pas affecter leurs profits, mais les salaires quant à eux ne restent pas intact, au contraire. L’APLD réorganise l’ensemble de l’usine et ses salariés, avec de nouvelles contraintes en termes d’horaires mais surtout une réduction de celles-ci, avec la réduction de salaire qui suit - qui plus est payé par les aides de l’Etat et l’Unedic.

Ce dispositif a participé au renforcement du PSE “sans licenciement” en évitant de forcer certains départs. Dans le même temps, une série de mesure ont été acté, comme les départs non remplacés (attrition naturelle avant PSE), ainsi que les mesures d’âge (retraite et pré-retraite) ou de mobilités, permettant de déplacé des travailleurs sur les différents sites du groupe. Ainsi, selon les informations publiées dans La Dépêche, l’objectif des 704 suppressions de postes est rempli !

« Nos efforts ont payé. Nous avons mené à bien l’exécution de notre plan de sauvegarde de l’emploi sans avoir recours aux départs contraints, conformément à nos objectifs » a ainsi déclaré Cédric Gauthier. « Je souhaite souligner le sens des responsabilités de l’ensemble des équipes Stelia Aerospace et des partenaires sociaux » a ajouté le président du groupe.

Pourtant, pour les travailleurs de Stelia Aerospace, ce sont des concessions importantes et des conditions de travail détériorées qui ont été scellées. En effet, c’est avec 704 postes en moins qu’il sera question de faire tourner la boutique, avec une potentielle surcharge de travail à la clef. Ainsi, ce sont bien les travailleurs qui portent sur leurs épaules l’ensemble du poids de la crise

De ce point de vue, l’accord passé avec la direction n’est pas une victoire, et démontre l’impasse totale à laquelle mène la logique d’un dialogue social sans combat par les méthodes ouvrières, c’est à dire par la grève et l’action. Une leçon d’autant plus importante que la crise économique n’en est qu’à ses prémisses, et que les plans de licenciements et de suppressions de postes vont se poursuivre et s’amplifier dans les mois à venir.

A l’inverse de cette logique de négociation de la régression sociale, il s’agit au contraire de se battre contre les licenciements et suppression de postes, avec une logique de coordination entre les boites attaqués pour organiser la contre-offensive. A Grandpuits les raffineurs subissent la même logique de la part d’Eric Pouyanné (PDG de Total) qui compte masquer la délocalisation de la raffinerie et la suppression de 700 emplois par un plan de reconversion faussement écologique. Or ce n’est pas d’accepter le moindre mal qu’ont décidé les ouvriers de Grandpuits, mais plutôt de s’organiser et lutter dans une grève dure contre le groupe aux profits mirobolants afin de lui imposer 0 licenciements, 0 suppression d’emplois et 0 acquis en moins. Une bataille exemplaire qui résonne comme un exemple à suivre pour l’ensemble des travailleurs victimes des attaques du patronat, prêt à tout pour leur faire payer le coût de la crise.


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