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7 mars

« Accélérer les discussions » : Beaune appelle au dialogue social pour casser la grève dans les transports

Samedi dernier, Clément Beaune, ministre des transports, expliquait avoir demandé à la SNCF et la RATP d’« accélérer les discussions sociales » pour tenter d’empêcher la grève reconductible. Refusons cette division !

Arthur Nicola

27 février 2023

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crédits photo : BFMTV

Diviser pour mieux régner : voilà la tactique de Clément Beaune pour éviter le blocage du pays contre la réforme des retraites, et il ne s’en cache pas. Interrogé samedi matin sur France Inter, le ministre des Transports a admis que la grève serait suivie dans les transports évoquant « un moment difficile début mars », avant de dérouler sa stratégie pour empêcher que ces grèves ne soient le départ d’un blocage plus important du pays.

Après la grève de l’hiver 2019-2020, qui avait paralysé la région parisienne pendant un mois et demi, le gouvernement redoute plus que tout une grève des transports, dont le pouvoir paralysant pourrait être l’étincelle d’une grève plus importante encore. Face à cela, le gouvernement, qui compte toujours supprimer le régime spécial de la RATP (celui de la SNCF étant déjà supprimé), espère faire miroiter des augmentations de salaires aux salariés de deux entreprises pour les convaincre de ne pas faire grève.

Clément Beaune a ainsi expliqué être « persuadé que ce que mettent en évidence ces mobilisations sur les retraites, objectivement importantes, ce sont aussi des questions de pouvoir d’achat, de déroulement de carrière, de pénibilité au travail » avant d’annoncer : « j’ai demandé à la SNCF et à la RATP d’engager, d’accélérer les discussions sociales sur toutes ces questions ».

Face au spectre d’une grève généralisé, le gouvernement cherche donc à acheter un des secteurs identifiés comme à l’avant-garde d’un mouvement reconductible, la RATP et la SNCF, en agitant la promesse d’augmentations de salaires. Dans les faits, en 2022, quand Sud Rail demandait 400€ d’augmentation mensuelles et la CGT 300€, la SNCF n’a accordé que 50€ d’augmentation par mois à ses salariés lors des NAO. Preuve s’il en fallait que la direction de la SNCF n’en a que faire des problèmes de pouvoir d’achat des cheminots.

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Cependant, cette stratégie du gouvernement montre ce que l’intersyndicale refuse de voir : la bataille salariale et la bataille des retraites doivent être liées ! Pendant que Laurent Berger répète ne pas vouloir élargir le cahier revendicatif, sur les piquets de grève et dans les manifestations, tout le monde veut des augmentations de salaire. Une situation que le gouvernement tente désormais d’utiliser pour briser la grève, démontrant le problème profond de l’attitude de l’intersyndicale.

Évidemment, les syndicats de la RATP et de la SNCF doivent refuser ces négociations salariales entreprise par entreprise qui n’ont pour but que de faire passer la pilule de la contre-réforme des retraites. Une nécessité d’autant plus brûlante que le gouvernement a affirmé ce week-end n’avoir « pas de réserve » concernant la volonté des Républicains d’accélérer la suppression des régimes spéciaux, et ce alors que François Xavier Bellamy a expliqué vouloir carrément abandonner la clause du grand-père.

En outre, face à ces tentatives du gouvernement, il y a urgence à exiger de l’intersyndicale un élargissement des revendications. Les directions syndicales doivent prendre en compte le mandat de la rue et les cris qui s’élèvent pour demander des augmentations de salaires, et inscrire noir sur blanc, dans les revendications du mouvement, des augmentations de 400€ et l’indexation des salaires sur l’inflation. C’est seulement en menant la bataille sur les deux fronts que l’on pourra unir toute la classe des travailleurs dans un même combat, contre le patronat et le gouvernement.

Pour aller plus loin : Lier bataille des retraites et lutte pour les salaires, une condition pour vaincre contre Macron


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Arthur Nicola

Journaliste pour Révolution Permanente.
Suivi des grèves, des luttes contre les licenciements et les plans sociaux et des occupations d’usine.
Twitter : @ArthurNicola_

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