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On lâche rien !

Cri d’alarme d’un cheminot : « Lequel d’entre nous est prêt à conduire un nouveau Brétigny ? »

Plus de deux mois de grève, 29 jours pour ceux qui ont fait toutes les phases de grève perlée, bien plus pour ceux qui ont fait de la reconductible. On est tous fatigués, certains d'entre nous ont un petit coup de mou, reprennent le boulot, n'y croient plus vraiment alors n'oubliez pas, les collègues, que la réforme ferroviaire c'est TOUJOURS le transfert obligatoire du personnel, avec une garantie statutaire de 15 mois maximum, c'est TOUJOURS l'ouverture à la concurrence et surtout c'est TOUJOURS la privatisation du rail.

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Crédit photo : Serge d’Ignazio

Aucun d’entre nous ne peut estimer en tant que conducteur que mettre en danger notre vie et celle des passagers au prétexte d’économies sur les conditions de travail des cheminots peut se mettre en balance avec la reprise d’une dette qui n’est pas la nôtre ou par la mise en place d’une convention collective "de haut niveau" qui de toute façon n’a plus aucun poids depuis le passage de la loi El Khomri.

Car au final, certains d’entre nous peuvent sans doute s’accommoder de baisses de salaires, de pertes de retraite ou de conditions de travail dégradées. Mais lequel d’entre nous est prêt à conduire un nouveau Brétigny parce que SNCF réseau aura réduit les patrouilles et les tolérances par économies ? Lequel d’entre nous est prêt à mourir suite à un mauvais aiguillage parce que l’aiguilleur de Systra aura fait une erreur après sa 12e heure de boulot ? Lequel d’entre nous est prêt à voir un cheminot se suicider sous son train car il aura fait partie des 20% d’agents qui disparaitront dans la restructuration du volontariat ?

Ce sont ces questions qu’il faut se poser, camarades, et qu’il faut garder à l’esprit. La SNCF actuelle est loin d’être la panacée, mais après cette réforme on sait tous qu’on va à la roulette russe. Et on aura tous cette petite boule au ventre quand on roulera en espérant ne pas être dans le mauvais train au mauvais moment.

Et à ça s’ajoute le fait que la direction, pensant avoir le vent en poupe, en profite pour dénoncer les accords locaux au niveau national. Ici, ça veut dire entre autres que c’est les chambres qui sautent. On a plus de la moitié des conducteurs qui font la route, c’est les pousser dans leurs retranchements quand ils vont devoir faire des extrêmes mat après des heures de voiture, ou quand ils vont devoir rentrer chez eux même en sachant qu’ils ne pourront dormir que deux heures.

Tout ça on peut l’arrêter maintenant. Oui, on peut l’arrêter, en dépit du processus législatif. Oui, on peut l’arrêter même si Macron argue qu’il ne lâchera rien. Parce qu’on est plus déterminés que lui, parce qu’on se bat pour nous mais aussi pour nos enfants et pour le service public.

Organisons-nous sous la bannière cheminote et réfléchissons en tant que mécanos sur comment à notre niveau bloquer la production et empêcher les trains de rouler. Réunissons-nous en assemblée générale lundi 18 juin à 14h à l’antenne traction pour augmenter la cadence et passer la vitesse supérieure. Soyons fier d’être en grève jusqu’au retrait de cette réforme et défendre les valeurs que l’on a appris lorsqu’on est devenus cheminots.

On lâche rien !


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