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La lutte continue !

Emmaüs Grande-Synthe : 93 jours de grèves pour les compagnons sans-papiers !

93 jours de grève pour les compagnons d’Emmaüs Grande-Synthe dans le Nord. Malgré les attaques de leur direction locale et la levée du blocage, les sans-papiers continuent leur combat et appellent au boycott. 3 nouveaux grévistes les ont rejoins dans leur lutte déterminée !

Boris Lefebvre

23 novembre 2023

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 Emmaüs Grande-Synthe : 93 jours de grèves pour les compagnons sans-papiers !

A l’heure où les compagnons sans-papiers d’Emmaüs de la Halte Saint-Jean à Saint-André-lez-Lille se font déloger par la police après plus de 100 jours de grève, les compagnons d’ Emmaüs Grande-Synthe, près de Dunkerque, sont en passe d’atteindre eux aussi les 100 jours de grève comme l’ont déjà fait leurs compagnons de lutte qui subissent la même oppression. En grève depuis le 23 août dernier, les compagnons sans-papiers sont toujours en conflit contre leur direction qui refuse de partir alors même que cette dernière a osé menacer les grévistes de sanctions financières en dépêchant un huissier sur le site, en donnant les noms des grévistes sans-papiers à la préfecture et en refusant de leur verser l’intégralité de leur traitement de misère (390 euros pour un temps complet au service de la communauté).

Depuis un mois, les grévistes maintiennent leur lutte malgré une décision de justice défavorable à leur égard. En effet, le 5 octobre dernier, le tribunal de Dunkerque déclarait illégal le blocage du site par les compagnons sans-papiers. Ces derniers ont été sommés d’enlever les pancartes « direction oppressante dégagez » et « Emmaüs y en a marre, l’esclavage c’est fini » qui bloquaient les entrées du parking du magasin. Qu’a cela ne tienne, les grévistes ont installé un piquet avec l’aide de la CGT Dunkerque et appellent les clients d’Emmaüs à boycotter le magasin. Avec la moitié des compagnons en grève, le magasin tourne au ralentit tandis que de nombreux clients, informés de la situation par les grévistes, choisissent de faire demi-tour plutôt que de cautionner l’actuelle direction du magasin. N’en déplaisent aux affabulations de la direction, les grévistes n’agressent pas les clients mais informent ces derniers et arrivent à convaincre nombre d’entre eux de boycotter le magasin tant qu’ils n’auront pas obtenu gain de cause.

Fruit de l’opiniâtreté de la lutte, trois compagnons jusqu’alors non-grévistes ont rejoint les 21 compagnons en grève depuis 93 jours. Ce revirement a provoqué la colère de la direction qui s’est empressée de faire changer les serrures de ces trois compagnons pour les priver de logement. « Prends un sac et pars d’ici » leur a ainsi dit la directrice du site tout en disant « respecter leur choix ». La direction a même accusé un compagnon de vol de bouteille d’eau et a exiger les factures de ses bouteilles pour qu’il prouve sa bonne foi. La direction exerce également une pression sur les grévistes en refusant de leur transmettre leur attestation logement ce qui revient à les empêcher de renouveler leur couverture santé. Certains compagnons ont des enfants et ne peuvent plus faire face à leur besoins élémentaires comme avoir des couches ou des produits d’hygiène.

La situation semble bloquée. D’un côté, les grévistes sans-papiers tiennent bon avec Emmaüs France qui soutient leur lutte et qui est en passe de désaffilier le site de Grande-Synthe de son groupe. Le président d’Emmaüs Dunkerque, Jean-Pierre Wexsteen, ne s’en cache d’ailleurs pas puisqu’il affirme :« Nous voulons sortir du contrat d’affiliation qui nous lie à Emmaüs France, et pour lequel nous payons 35 000 € par an. Nous sommes comme des franchisés, mais sans les avantages ». La franchise Emmaüs avec ses valeurs pèsent bien trop lourd pour une direction qui a décidé de « gérer la communauté comme une entreprise privée en disant aux compagnons : vous allez travailler 35-40 heures par semaine et si vous n’êtes pas content, tout ce qui vous attend c’est la rue ou le retour dans votre pays ! » comme le rappelait Christelle Veignie, secrétaire de l’UL CGT Dunkerque lors d’une prise de parole le 13 octobre dernier.

Après la répression menée ce jeudi à la Halte Saint-Jean à Saint-André-lez-Lille, il semblerait que « les dirigeants d’Emmaüs Grande-Synthe étaient au courant pour cette intervention honteuse des forces de l’ordre contre des grévistes de Saint-André...ce qui laisse penser que le préfet est en relation étroite avec ces dirigeants des Emmaüs du nord et refuse toutes discutions avec la CGT » comme le souligne toujours Christelle Veignie sur sa page facebook. La répression comme arme de dissuasion, utilisée contre les Vertbaudets et les compagnons d’Emmaüs, ne doit pas faire faiblir notre soutien mais au contraire servir à mobiliser plus largement et à renforcer la solidarité avec les grévistes. La lutte jusqu’à la victoire !


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