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La police tue

En 2024, la police tue toujours : un Martiniquais tasé à mort en Seine-Saint-Denis

Un homme martiniquais âgé de 30 ans est mort ce vendredi à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière des suites d’une douzaine de décharges de taser assénées par la police. Un nouveau meurtre policier qui montre une fois de plus l’urgence de faire front face à la répression et au racisme d’État.

Lisa Mage

5 janvier

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En 2024, la police tue toujours : un Martiniquais tasé à mort en Seine-Saint-Denis

Crédits photo : compte instagram betclic970.

L’année 2023 s’est conclue sous le signe d’une xénophobie et d’un racisme d’État toujours plus crasse, dont la loi immigration est l’exemple le plus criant. Un racisme et une violence d’État que la police poursuit avec le premier meurtre policier pour l’année 2024.

Ce vendredi, un homme martiniquais âgé de 30 ans est mort à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière des suites d’une douzaine de décharges de taser assénées par la police lors de son interpellation en Seine-Saint-Denis, jeudi peu après minuit. Après avoir été contactée pour des « dégradations » qu’aurait été en train de commettre l’homme « en état d’ébriété », près de 18 policiers dont certains de la BAC sont intervenus dans l’épicerie de Montfermeil pour l’interpeller. Selon la version policière, il aurait été en « état de surexcitation » et « d’agressivité », et aurait « mordu au doigt » l’un des policiers. Ce ne sont alors pas moins de six policiers qui ont utilisé leur taser pour l’« immobiliser », comme l’expliquent les premiers éléments de l’enquête. Depuis son interpellation, l’homme était hospitalisé, avant qu’il ne meure des suites de ses blessures.

À l’hôpital, le trentenaire aurait fait deux arrêts cardiaques d’affilée. Placé en coma artificiel, il a fini par succomber à ses blessures vendredi matin. Suite à sa mort, deux enquêtes ont été ouvertes : une par l’IGPN à l’encontre des policiers et une autre, confiée à la sûreté territoriale du département à l’encontre… de la victime. Parce que, comme si le meurtre brutal d’un jeune homme de 30 ne suffisait pas, la police va désormais chercher à expliquer à quel point cet homme, en état d’ébriété et face à une vingtaine de policiers, représentait un danger tel que sa mort était alors la seule issue.

Une course à la criminalisation de la victime qui suit chaque cas de meurtre policier, à l’image de la criminalisation de Nahel suite à son assassinat par les forces de répressions. Une manœuvre éculée, qui vise à retourner l’accusation et à faire oublier qui sont ceux qui tuent encore et encore. En effet, chaque année, le nombre de tués par la police augmente : en 10 ans, le nombre de personnes tuées par la police a plus que doublé, avec un sinistre records en 2021 de 52 personnes.

Alors que l’année passée a été marquée par les révoltes des banlieues, contre les violences policières, le harcèlement et l’arbitraire que subissent les jeunes de quartiers, ce nouveau meurtre vient montrer toute la nécessité d’une lutte d’ensemble de la jeunesse, des travailleurs, des quartiers populaires et des étudiants pour faire front contre le racisme d’Etat et la xénophobie du gouvernement et en finir avec l’impunité d’une police toujours plus décomplexée et qui n’hésite pas à tuer en meute.


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