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L’exploitation et la précarité

PSA Mulhouse. Une intérimaire humiliée par sa hiérarchie suite à une fausse couche

Aujourd’hui, la précarisation ouvre la porte aux attitudes des plus abjectes de la part du patronat. Avec la menace constante du chômage, les pressions sur les intérimaires sont très fortes, les obligeant parfois à les faire venir travailler dans des états très fragiles, au risque de mettre leur santé en danger.

Vincent Duse

24 octobre 2016

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Au montage, où les précaires sont les plus nombreux, les conditions de travail se sont dégradées avec le passage à cinquante-quatre voitures produites par heure et la volonté de faire baisser le nombre de précaires sur le site. Des intérimaires se sont vus raccourcir leur contrat. Dans le langage de l’entreprise, cela se nomme une « souplesse moins ». Cette intérimaire était dans ce cas, avec une fin de missionfin septembre.

Les faits sont parlants : dans la vie, il peut y avoir toute sorte de problèmes. C’est ce qui fait de nous toutes et tous des êtres humains, sauf pour certains, qui pensent que seule la production de voitures est plus importante que la vie.

Cette intérimaire était chez son médecin pour une fausse couche, ce qui est déjà psychologiquement très difficile à vivre. Étant précaire, elle prévient sa hiérarchie qu’elle sera en retard suite à son problème et qu’elle devra être remplacée plus souvent afin de se rendre aux toilettes. Elle demande à ce que cela reste discret, entre elle et son chef, pour des raisons que toute personne peut comprendre. Suite à cela, au lieu de prendre un arrêt maladie, elle se rend au travail et, une fois arrivée, le chef lui dit qu’elle doit lui ramener un justificatif du médecin. En réalité, il lui fait comprendre qu’elle pourrait mentir. Déjà très affectée physiquement, cette réaction de la part de son chef lui met un véritable coup au moral.

Pour elle, c’en est trop. Et à cette humiliation, il faut ajouter les cadences au travail. Elle décide alors de chercher un justificatif le lendemain. Mais le choc est trop dur et elle décide finalement de se mettre en arrêt jusqu’à la fin de sa mission, afin de se rétablir psychologiquement.

Dans cette histoire, le chef est le responsable. Cependant, c’est bien la précarité et la pression que les employés subissent quotidiennement au travail qui ont rendu cette affaire possible. Les êtres humains sont alors qu’une variable d’ajustement, un maillon de la chaîne. Et quand un maillon est jugé défectueux, on le change. C’est précisément cela que cette intérimaire a éprouvé : n’être qu’un maillon, un numéro sur une chaîne de montage.

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Vincent Duse

Ouvrier PSA-Stellantis Mulhouse, militant CGT

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