Dans la ville de naissance de Jésus, où se rassemblent traditionnellement des milliers de pèlerins du monde entier pour assister aux cérémonies et à l’illumination du sapin sur la place de la Mangeoire, devant l’église de la nativité, les festivités de Noël n’auront pas lieu cette année. La décision a été prise la semaine dernière en réponse à la guerre en cours et en hommage aux victimes palestiniennes.

« L’économie est en train de s’effondrer. Mais si on la compare à ce qui arrive à notre peuple et à Gaza, ce n’est rien » a notamment déclaré Hana Haniyeh, maire de la ville, à Associated Press. Une référence aux près de 20.000 victimes palestiniennes de l’offensive israélienne en cours, qui s’assume toujours plus clairement comme un projet colonial et génocidaire, s’orientant vers une occupation militaire de la bande de Gaza.

Pour les Palestiniens de Bethléem l’heure n’est pas à la fête mais à la solidarité et la dénonciation du génocide. En ce sens, le pasteur Munther Isaac de l’église luthérienne de Bethléem a mis en place une crèche d’un type spécial, mettant en scène un enfant Jésus enroulé dans un keffieh sur un tas de pierres. Les images de celle-ci ont fait le tour du monde.

« Si le Christ devait naître aujourd’hui, ce serait sous les décombres de Gaza, en solidarité avec les opprimés. C’est un message adressé au monde : cette année alors que les autres pays fêtent Noël en décorant des sapins, ici, sur la terre de Jésus, c’est à ça que ressemble Noël » a-t-il expliqué.

Les célébrations religieuses de Noël maintenues seront toutes tournées vers les victimes de la guerre et le défilé habituel des scouts palestiniens qui se tiendra ce dimanche aura lieu cette année dans le silence, en hommage aux victimes de Gaza. En Syrie aussi, les festivités ont été annulées.

Des annonces symboliques, qui ont l’intérêt de rappeler que Noël, fête célébrée par des millions de personnes dans le monde, se tiendra cette année en plein génocide en Palestine, responsable de milliers de victimes à Gaza mais également en Cisjordanie, où les attaques de colons se renforcent depuis le 7 octobre.

Face à cette situation et alors que la barbarie de l’Etat d’Israël se poursuit sans relâche, toute notre solidarité va aux Palestiniens aux côtés desquels il va falloir continuer de se tenir, en luttant dans chacun de nos pays pour l’arrêt du massacre et la fin de la situation coloniale en Palestine.