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Détermination

Procès pour « outrage », appel à « sanctionner » les coupures d’énergie : Macron continue la répression

A l’occasion d’une interview au Parisien, Emmanuel Macron a appelé à sanctionner les responsables de la coupure d’électricité dans l’Hérault lors de sa visite. Une répression qui s’ajoute aux procès pour « outrage » de manifestants en Alsace ou à l’interdiction des casseroles.

Nathan Deas

24 avril 2023

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Comités d’accueil, casserolades, actions coup de poing, ministres qui annulent leurs visites … Emmanuel Macron avait annoncé « cent jours d’apaisement » lundi soir mais force est de constater que la « reprise en main » du chef de l’Etat tourne au fiasco. Or, pour le gouvernement, puisqu’il n’y a pas d’« apaisement », il faudra de la matraque. C’est, dans les grandes lignes le message qu’Emmanuel Macron a souhaité adresser aux travailleurs mobilisés à l’occasion d’une interview accordée au Parisien et publiée dimanche.

Au détour de l’interview, le Président explique en effet : « on peut être en désaccord, mais quand le but est d’empêcher les autres de s’exprimer voire de couper l’électricité dans le quartier … Rendez-vous compte qu’on a coupé l’électricité dans une clinique. ». Et de poursuivre : « des plaintes seront déposées et ils doivent être sanctionnés, bien sûr. Sinon on entre dans un système où plus rien n’est respecté. Et j’insiste : le civisme est le cadre qui permet l’expression de nos désaccords ».

Une offensive qui vient s’inscrire dans la continuité des attaques contre la CGT énergie depuis le début du mouvement, quand bien même le syndicat, par la voix de Sophie Binet, a nié ce matin sur BFM être à l’origine de cette action précise : « on ne coupe jamais l’électricité dans les établissements de santé. Cette coupure n’est absolument pas liée à la CGT ».

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Quoi qu’il en soit, pour le chef de l’Etat, il faut renforcer la répression... au nom de la « démocratie ». « Et s’il y a demain, une radio ou une télé qui ne me plaît pas, je vais couper l’électricité de cette radio ou de cette télé ? C’est démocratique ? Quelle est la légitimité de la personne qui coupe l’électricité ? Le fait qu’il bosse dans le secteur électrique ? » a notamment expliqué celui qui aura passé ses dernières semaines à mobiliser les outils les plus anti-démocratiques de la Vème République et la répression policière pour passer outre la mobilisation historique de la population concernant sa réforme des retraites.

Une menace à suivre de près, alors que les éléments de répression se multiplient contre les casserolades organisées face au gouvernement. On apprenait ainsi que trois manifestants seront jugés en septembre prochain pour avoir adressé des « doigts d’honneur » en direction du chef de l’État lors de sa visite à Sélestat, en Alsace. A Lyon ce lundi, les profs mobilisés contre la venue de Pap Ndiaye ont quant à eux essuyé du gaz, des coups de matraque, et au moins une interpellation.

Des mesures auxquelles s’ajoute une répression préventive, par le biais d’attaques contre le droit de manifester. Dans l’Hérault la semaine dernière, pour éviter l’humiliation alsacienne de la veille, le préfet avait fait interdire les « dispositifs sonores portatifs », c’est-à-dire les casseroles. Singulière trouvaille et seul moyen que le chef de l’Etat aura dégoté, outre un colossal dispositif policier, pour faire barrage entre lui et la colère de ceux qu’il veut faire travailler jusqu’à la mort.

Alors que Macron surjoue la confiance dans une reprise en main de la situation, sa répression vise à tenter d’étouffer la contestation qui se maintient après plus de trois mois de mobilisations. Pourtant, malgré les tentatives pour l’étouffer, le bruit des casseroles et la colère se fait toujours entendre, comme l’a à nouveau montrée la journée d’aujourd’hui à Poitiers, Massy ou Lyon. Il faut une stratégie pour organiser cette colère !


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