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Tristesse et colère. Kewi Yikilmaz, lycéen d’Aubervilliers tué à coups de couteau.

Il s’appelait Kewi. Il avait à peine 15 ans, le foot était sa passion, il avait fait sa scolarité au collège Jean Jaques Rousseau au Pré Saint Gervais et il commençait son année scolaire au lycée d’Alembert à Aubervilliers. Vendredi matin il a choisi de défendre un ami aux abords d’un terrain de foot face à d’autres jeunes garçons, il a reçu plusieurs coups de couteau et en est mort.

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Une vague d’indignation a suivi la mort du jeune garçon vendredi, parce qu’il n’aurait pas dû être là, parce qu’il n’est pas normal de mourir tué par des jeunes du même âge, parce qu’il est impossible de s’habituer à ce niveau de violence sociale.

Le club Red Star a souhaité lui rendre hommage :

Il n’y a rien de normal dans tout ça ! Surtout qu’il y a un an le 13 octobre 2018, c’est Aboubakar, collégien de 13 ans, qui avait perdu la vie lors de confrontations entre jeunes aux Lilas. Mais quels sont les moyens alloués par le gouvernement depuis pour en finir avec ces situations ? Il semble plus préoccupé à détériorer coute que coute l’éducation et le 93 ne semble pas être un terrain d’investissement rentable pour celui-ci !

Les médias titrent que Kewi serait « mort port pour rien » et cherchent à banaliser une violence sociale devenue insoutenable, comme si celle-ci était normalisée dans le 93, pourtant il n’y a rien de normal dans cette situation et dans aucun de ces articles on ne comprend les causes profondes de la mort du jeune homme. Une « rixe » entre « bandes rivales » serait la cause du décès du jeune homme, « dans un contexte habituel des rivalités locales » à croire que des jeunes de 15 ans seraient naturellement violents ou en proie à la violence. Ces articles accentuent encore un peu plus la stigmatisation des jeunes des quartiers populaires sans jamais chercher à saisir un mal-être social plus profond. Et pourtant le 93 est bien le département délaissé voir le laboratoire des politiques gouvernementales et notamment en matière d’éducation, ou sans moyens et avec les politiques de casse accélérée de l’éducation nationale l’égalité des chances ne se résume qu’à des mots. Une jeunesse qui face à peu ou pas de projet d’avenir, se retrouve chaque jour confrontée à un climat social délétère et peine à sortir la tête de l’eau.

Alors à aucun moment nous ne pouvons trouver normale la mort du jeune Kewi, à aucun moment nous ne nous habituerons à une société qui rend possible que des jeunes âgés d’à peine 15 ans s’entretuent ! Il y a urgence à redonner espoir à cette jeunesse qui ne perçoit pas d’avenir, à lui offrir une société qui lui promette autre chose que la violence, le mépris, le travail mal payé et le chômage.


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