Crédit photo : O Phil Des Contrastes
Ce dimanche 3 avril, se tiendra à Paris, à l’appel de plusieurs organisations politiques et syndicales de gauche telles, une manifestation contre l’extrême droite et ses idées. Les organisateurs - parmi lesquels la CGT, Solidaires, LFI, le NPA, la Jeune Garde, ... - appellent à se mobiliser face à la multiplication « dans le débat public des discours haineux, racistes, islamophobes antisémites sexistes et LGBTiphobes notamment incarnés par Zemmour et Le Pen ».
A une semaine du meeting d’Eric Zemmour au Trocadéro, et alors que la présidentielle continue de donner lieu à une surenchère réactionnaire quotidienne, cet appel a l’intérêt de réunir de nombreux secteurs qui battront le pavé ensemble contre les idées d’extrême-droite, dans la continuité de la marche réussie de juin 2021.
Si nous croyons important d’être dans la rue dimanche, l’appel nous semble souffrir d’un écueil en ne citant à aucun moment la responsabilité du Président actuel dans la surenchère actuelle. Jamais nommé, celui-ci ne ferait que subir « le poids politique de l’extrême droite [qui] influence jusqu’au gouvernement ». C’est pourtant bien Emmanuel Macron qui a participé activement à nourrir le climat actuel, en passant des lois racistes et islamophobes comme la loi "séparatisme", en prononçant la dissolution d’organisations musulmanes ou se revendiquant de l’antiracisme et en multipliant les cadeaux aux forces de répression.
A une semaine du 1er tour de la présidentielle, il nous semble décisif de ne pas laisser planer l’idée que Macron pourrait constituer une quelconque alternative face à l’extrême-droite. Lutter contre toute ambigüité sur ce plan est central pour se préparer dès maintenant à lutter contre celui qui a mené des offensives violentes, et continuera vraisemblablement à le faire, contre les ouvriers, les personnes racisées et habitants des quartiers populaires, la jeunesse, les femmes et les personnes LGBTI.
Pour cela, tout en manifestant notre rejet le plus profond des idées incarnées par l’extrême droite, il nous semble nécessaire de commencer à préparer dès dimanche un bloc de résistance aux attaques qui s’annoncent déjà nombreuses dans le cas, de plus en plus probable, d’un deuxième mandat de Macron.
