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Les pilotes de Ryanair obligés de rembourser une partie de leurs salaires

La filiale polonaise Buzz de Ryanair oblige les pilotes à rembourser une partie de leurs salaires. Une manoeuvre scandaleuse pour faire payer la crise économique aux travailleurs du secteur aérien, particulièrement touché par la récession.

Lucia Nedme

15 juin 2020

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Le groupe Ryanair, une compagnie aérienne connue pour ses bas tarifs, a reçu un bénéfice de 648,4 millions d’euros en 2019-2020, est assise sur 4 milliards d’euros de trésoreries. Un profit insuffisant pour Ryanair qui veut, coûte que coûte, continuer à proposer ses billets « low cost » voire même de diviser par deux le coût des billets de juillet et aout - annoncé par le directeur général du groupe, Michael O’Leary - afin de pouvoir faire face à la concurrence.

Bien évidemment, pour arriver à ce but l’entreprise compte bien rogner sur les conditions de travail de ses salariés et ses pilotes. En effet, la filiale Buzz de Ryanair a annoncé aux pilotes qu’elle emploie sous le statut d’auto-entrepreneur, qu’ils verront leur salaire diminuer d’entre 10% à 20% tandis que « ceux qui n’ont pas accepté ont été virés et ne volent plus ». Une situation que dénonce Olivier Ragazio du syndicat de pilotes SNPL France Alpa ont dit aux pilotes restant : ‘ il y avait une grille tarifaire pour vous payer en fonction de votre expérience, on va baisser ces grilles tarifaires et ça va être rétroactif depuis le début de la crise du Covid-19 ». Un couteau dans le dos qui sera subi par au moins une centaine de pilotes sur les 400 à 500 qu’embauche la filiale Buzz.

Une décision prise de façon unilatérale, et qui a pris par surprise et stupeur les pilotes. Il faut tenir compte que ces derniers ont un statut précaire d’auto-entrepreneurs, qui fait que leur salaire en général était proche du SMIC et qu’il avait déjà diminué pendant le confinement.

Et si cette affaire ne concerne a priori que la filiale Buzz de Ryanair, c’est néanmoins toute la compagnie qui s’inscrit dans cette perspective, avec l’intention de réduire ses effectifs de 15% en Europe en supprimant 3 000 emplois.

Une dynamique scandaleuse mais pourtant commune au secteur de l’aérien, où la compagnie Brookfield aviation avait envoyé un questionnaire aux pilotes pour voir quelles baisses de rémunération étaient-ils prêts à accepter, où il leur était même demandé s’ils étaient prêts à travailler gratuitement ! De quoi mettre en colère les travailleurs du ciel, qui sont les victimes de chantage à l’emploi et d’Accords de Performance Collective (APC) qui viennent mettre à mal leurs conditions de travail sous peine de licenciement. Un avant-goût de ce qui risque de se généraliser si les travailleurs n’organisent pas la riposte.


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